Dix ans après avoir décidé de porter le maillot de l’équipe nationale, Nabil Bentaleb est revenu sur cet épisode marquant de sa carrière, révélant les coulisses et les pressions qu’il avait alors subies.

Aujourd’hui âgé de 30 ans et pilier du milieu de terrain du LOSC Lille, l’international algérien a confié, lors d’un podcast animé par le journaliste franco-algérien, Ismaïl Bouabdellah, diffusé sur la plateforme X, que le chemin vers les Verts n’avait pas été si simple. «Pour moi, c’était une évidence. Dès que la Fédération algérienne de football m’a contacté, j’ai accepté sans hésiter. À ce moment-là, Daniel Levy, président de Tottenham, m’a demandé d’attendre, car Roy Hodgson (sélectionneur de l’Angleterre à l’époque) comptait sur moi pour l’Euro 2016», a raconté Bentaleb.

Des pressions aux enjeux bien plus larges

Mais les tentatives pour le dissuader ne s’arrêtaient pas aux portes de Tottenham. Le joueur, passé par Schalke 04 et Angers, évoque aussi l’intervention d’un agent influent : «Il m’a dit : ‘Ne choisis pas l’Algérie. Ta carrière ne sera pas la même qu’avec la France ou l’Angleterre’. Je savais que derrière ces conseils, il y avait des intérêts financiers et marketing. Honnêtement, ça ne m’a jamais intéressé. Pour moi, porter les couleurs de l’Algérie, c’était quelque chose de sacré. Je ne regrette rien et j’en suis fier.»

Un choix historique avant le Mondial 2014

Le 18 mars 2014, à seulement 19 ans, Bentaleb officialisait son choix en faveur des Fennecs, à quelques semaines de la Coupe du monde 2014, au Brésil. Une décision qui s’est avérée historique : il prendra part à la campagne mémorable de l’Algérie, qui atteindra pour la première fois de son histoire les huitièmes de finale d’un Mondial sous les ordres de Vahid Halilhodžić. Depuis, le natif de Lille a accumulé 52 sélections avec l’Algérie et reste une figure emblématique de ces joueurs binationaux qui ont écouté leur cœur plutôt que les sirènes de carrière. LR