Si la double confrontation face à Newcastle a fait énormément de bien au Borussia Dortmund, qui se retrouve leader de son groupe en Ligue des Champions, elle a, en revanche, beaucoup fragilisé le statut de Rami Bensebaïni.

Son transfert de Mönchengladbach à Dortmund avait été salué comme un grand pas en avant. La possibilité de jouer le titre en Bundesliga et de tutoyer les sommets européens en UEFA Champions League ne pouvaient, en effet, qu’être de tout bénéfice pour l’international algérien. Or, après des débuts encourageants, une certaine méfiance de son entraîneur à son égard l’a condamné, à trois reprises lors de rendez-vous à l’importance cruciale, à cirer le banc de touche sans qu’une explication ou argument valable vienne dissiper les doutes. S’il avait disputé le match aller au Saint-Jame’s Park puis l’intégralité de la rencontre face à l’AC Milan, l’ancien joueur du Paradou n’avait été lancé que dans les dix dernières minutes face au Paris Saint-Germain avant de disparaître des radars, ensuite, à l’occasion du Klassiker face au Bayern Munich, puis de cette affiche germano-anglaise d’avant-hier soir.

Écarte des matches à gros enjeux

En son absence, le bouillant public du Signal Iduna Park et son légendaire mur jaune assistait à une claque tout aussi historique face au Bayern Munich (0-4) de Harry Kane, auteur d’un triplé, en Bundesliga, puis, trois jours plus tard, à une belle leçon de réalisme face aux Magpies (2-0) en compétition européenne. Déjà sorti vainqueur au match aller (1-0), auquel le champion d’Afrique en 2019 avait pris part, le Borussia Dortmund a, d’ailleurs, encore battu Newcastle (2-0), mardi, en Ligue des champions pour se relancer de la plus belle des manières après, pourtant deux matches inauguraux sans victoire face au PSG (0-2) et l’AC Milan (0-0).
Dans ce groupe F, c’est donc le club de la Ruhr qui prend la tête, avec 7 points, devant Paris (6 points), défait en Italie (2-1) par le Milan, troisième avec 5 unités au compteur, Newcastle fermant la marche avec 4 points dans la besace.

Il a suivi le match le regard hagard

En prenant le meilleur sur les coéquipiers de Trippier, Dortmund a, au passage, signé une performance majuscule, puisque cela fait vingt-sept ans que le club n’était pas sorti vainqueur d’une double confrontation face à une équipe anglaise en Ligue des champions. La dernière remontait à la saison 1996-1997, contre Manchester United (1-0, 1-0), en demi-finales.
Pour l’anecdote, les Magpies avaient cédé une première fois à 26ème minute de jeu, à la suite d’un double une-deux spectaculaire entre Marcel Sabitzer et Füllkrug (26e), auteur de la première réalisation de sa carrière en Ligue des champions. Brandt scellera, ensuite, le succès allemand d’une frappe croisée victorieuse (2-0) à la 79’. Depuis le banc de touche, Rami Bensebaïni avait tout suivi, le regard hagard. Cette défiance d’Edin Terzic à son égard, à l’approche de matches à gros enjeux, résistera-t-elle à l’enchaînement des rencontres et à la densité du calendrier d’ici la fin de la phase aller ?

La version de Terzic à l’épreuve de Stuttgart

Ou n’est-elle que passagère, motivée par des considérations encore non divulguées sans rapport avec la gêne musculaire derrière la cuisse comme évoquée par le technicien germano-croate tout récemment ? Dans un cas comme dans l’autre, cette situation de devrait pas beaucoup arranger les affaires du sélectionneur national, Djamel Belmadi, qui a choisi de faire coulisser le natif de Constantine dans l’axe aux côtés de Aïssa Mandi pour la simple et bonne raison qu’il ne peut pas se permettre de s’aventurer en Côte d’Ivoire avec une charnière centrale en temps de jeu, le longiligne défenseur de Villarreal n’étant que rarement titulaire en Liga espagnole ! L’on en saura un peu plus clairement dès samedi, à l’occasion du déplacement des Jaune et Noir à Stuttgart pour le compte de la 11ème journée de Bundesliga.
Une autre rencontre à gros enjeu, puisque les deux adversaires du weekend sont logés à la même enseigne et se partage la 3ème place du podium avec 21 points chacun, à 5 unités du Bayern Munich et à 7 de l’intouchable leader, le Bayer Leverkusen de Xabi Alonso.

RACHID BELARBI