Sept mois après sa grave blessure au genou, Ismaïl Bennacer a rejoué. Incorporé par Stefano Pioli, à dix minutes de la fin de la rencontre face à Frosinone alors que le Milan AC menait de trois buts, l’international algérien n’est, toutefois, pas certain de prendre part à la Coupe d’Afrique des Nations dont le coup d’envoi tonnera dans le ciel d’Abidjan dans exactement quarante jours.

Gravement blessé lors de la demi-finale aller de la Ligue des Champions face à l’Inter Milan (défaite 2-0) le 10 mai dernier à San Siro et opéré dans la foulée à Lyon par le très réputé Dr. Bertrand Sonnery Cottet, le champion d’Afrique des nations 2019 avec les Verts a, en effet, signé son retour à la compétition de haut niveau samedi soir, à l’occasion de la rencontre entre l’AC Milan et Frosinone (3-1) pour le compte de la 14e journée de Serie A.
Ovationné par le public de Giuseppe Meazza, le natif d’Arles n’a pas caché son bonheur et sa satisfaction d’arriver au bout du tunnel. «J’ai passé des moments très difficiles. Mais cette blessure fait maintenant partie du passé. J›ai travaillé dur pour en arriver là et pouvoir rejouer et reprendre la compétition. Je n’ai pas vraiment les mots pour décrire ce que je ressens. C›est un sentiment très fort. Beaucoup de joie, de fierté. Quand je me suis fait opérer, les médecins m›ont informé que je ferai mon retour sur les terrains dans une période allant de six à huit mois.

«Beaucoup de joie et de fierté»

Je suis revenu après sept mois finalement. C’était donc juste. Je suis content. Maintenant, je veux tout donner à ce club et à nos supporters qui nous soutiennent toujours et nous donnent de la force et de la motivation. Ce soir, nous avons bien géré notre match en marquant par trois fois contre un seul but encaissé. Le plus important était de gagner», soulignera un Bennacer tout en sueurs et en sourire au micro de Milan AC TV.
Mais alors que les supporters de l’EN se projetaient rapidement vers la CAN en Côte d’Ivoire et le duo que pourrait constituer le milieu de terrain lombard avec le Romain Houssam Aouar, l’ancien réserviste à Arsenal a quelque peu refroidi les ardeurs de la rue algérienne à travers une déclaration faite sur Sky Sport Italia à propos justement d’une éventuelle participation au tournoi continental. « La Coupe d’Afrique ? Je sors d’une grosse blessure, je veux d’abord retrouver le rythme, puis on verra si je suis prêt. Je vais d’abord parler avec le sélectionneur de l’équipe nationale.

«Vaut mieux que Belmadi prenne un autre joueur»

Si je ne suis pas prêt, il vaut mieux qu’il prenne un joueur à 100%», nuancera-t-il avec sa subtilité habituelle». C’était, toutefois, assez suffisant pour qu’une bonne partie de l’opinion sportive y voit une réelle possibilité de forfait comme l’a récemment craint Djamel Belmadi. «S’il est là à la CAN, nous en serions ravis, mais on part du principe qu’il a eu une blessure importante, qu’il manque de condition physique. Nous ne nous faisons pas d’illusions, et s’il est là, on aura cette réflexion. Ismaël a eu une blessure grave et rare à son âge. Ce n’est pas comme une rupture des ligaments, qui a un protocole que l’on connaît bien. La sienne est différente, complexe. J’ai eu ça aussi, j’en parle d’expérience, on ne peut pas fixer de date de retour.

Il faut, d’abord, revenir à la compétition

Ni son entraîneur au Milan AC ni moi ne pouvons savoir. On le verra peut-être jouer en décembre, mais on ne sait pas ! À chaque jour suffit sa peine. Il reviendra quand il reviendra, nous ne précipiterons pas son retour», avait, rappelons-le, prédit le patron technique des Verts. Maintenant qu’il est effectivement revenu à la compétition en décembre, il reste à Ismaïl Bennacer de « voir » s’il sera en mesure de suivre la cadence des rencontres qui attendent son club en cette fin d’année civile avant de trancher la question de sa participation ou non à la CAN, en fonction de son ressenti, de ses sensations et de ce que lui indiquera le staff médical milanais. Puis d’en informer son mentor en vert, Djamel Belmadi.

RACHID BELARBI