ALG : Belmadi s’en contentera

La fenêtre internationale de septembre aura non seulement permis à l’EN de se refaire une santé, mais aura aussi et surtout conforté Djamel Belmadi dans ses choix et visions à court et moyen termes.
Le petit bémol, que constitue ce nul blanc face à la Tanzanie pour la clôture des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations 2023, aura, il est vrai, privé les Verts d’un grand chelem historique et d’un record absolu de dix-huit points récoltés sur les dix-huit mis en jeu. Mais au-delà de la symbolique des chiffres en pareille situation, l’enjeu mineur de cette rencontre aura, surtout, permis au sélectionneur national de tester un melting-pot duquel nombre d’enseignements ont été tirés. Et c’est sur la base d’un tel champ d’essai que la victoire, historique et tellement symbolique, à Dakar, a été bâtie. Avec, forcément, de nouveaux enseignements qui permettent d’avoir une meilleure visibilité à deux mois de l’entame de la grande aventure des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026 et à quatre mois du tournoi continental, en Côte d’Ivoire.
Le onze est (déjà) bâti
L’une des plus importantes leçons de cette parenthèse internationale est que Djamel Belmadi a finalisé les contours du groupe, avec lequel il compte remettre l’Algérie sur le toit de l’Afrique. Il l’avait, d’ailleurs, clairement affirmé au sortir du frustrant nul face à la Tanzanie, en répétant à satiété que s’il « voulait gagner cette rencontre, il l’aurait gagnée en alignant le onze » qu’il avait « en tête ». Et c’est justement pour effectuer des essais, tenter de nouvelles formules et expérimenter certaines alternatives que le coach national a préféré « sacrifier » le résultat final de ce premier match de la saison international face à la Tanzanie de Adel Amrouche. Le coup de force opéré en terre sénégalaise lui a parfaitement donné raison. Cette victoire de prestige dans la tanière du roi du continent risque, cependant, de boucher l’horizon de certains éléments sélectionnables, vu que, pour Belmadi, « le compte est bon ». Le patron technique de l’EN a, en effet, trouvé tout ce dont il avait besoin pour composer un groupe de haut niveau, duquel se dégage un onze prêt pour le combat, entouré de seconds couteaux à la plus-value certaine.
Même les remplaçants sont connus
Et ce, à tous les compartiments, en commençant par le poste très sensible de gardien de but, auquel Anthony Mandréa est dorénavant destiné en tant qu’incontestable numéro 1. La copie parfaite qu’il a rendue sur l’herbe du stade Abdoulay-Wade de Dakar et le niveau qu’il démontre chaque week-end de Ligue 2-BKT en France avec régularité en font l’héritier légitime de Raïs M’Bolhi, encore que ce dernier n’ait pas encore renoncé à un retour parmi les Verts. En défense, Djamel Belmadi est arrivé à la conclusion que Youcef Atal et Rayan Aït-Nouri n’avaient pas leurs équivalents pour occuper les postes de pistons. Ce qui lui permet de faire coulisser Rami Bensebaïni dans l’axe aux côtés de l’expérimenté Aïssa Mandi dont le manque de compétition peut désormais être compensé par la super forme du sociétaire du Borussia Dortmund
La performance plutôt que la formation
Dans l’entrejeu et en attaque, le driver national a le choix du roi. Le fait d’avoir ratissé large et d’être, par conséquent, parvenu à convaincre des joyaux binationaux de le suivre dans cette exaltante double aventure de la CAN et du Mondial, permet ainsi à Belmadi de disposer d’un réservoir assez hétéroclite et de doublures de grande qualité à chaque poste. Il parait, par conséquent, assez difficile d’imaginer l’architecte du titre africain acquis au Caire en 2019 continuera à prospecter, à mettre à l’épreuve et à chercher d’autres profils, ici et ailleurs, de joueurs pouvant répondre aux critères qu’il a fixés pour obtenir le statut d’international. Car maintenant que l’ancien métronome de l’Olympique de Marseille soit enfin parvenu à concevoir un groupe qui répond à ses attentes, il semble improbable de continuer à « former » au moment où seule la « performance » compte, aussi bien en éliminatoires du Mondial-2026 que dans un tournoi fermé comme la phase finale de la CAN-2023.
RACHID BELARBI