ALG : Belmadi (re)fait le ménage !

Même s’il n’a pas réussi le grand chelem dans ces éliminatoires de la CAN-2023 que son équipe a, cependant, dominées avec aisance, Djamel Belmadi s’est voulu optimiste.
Fidèle à son franc-parler, il a, au passage, fracassé l’arbitre et tancé sans ambages « ceux qui ne font rien pour protéger cette EN ». Elle a commencé en retard mais a duré le temps qu’il a fallu au coach national pour tout dire, à tout le monde. Belmadi a reconnu d’emblée n’avoir pas réussi à atteindre le record de 18 points sur les 18 mis en jeu, non sans mettre en relief cet ambitieux esprit de la gagne qui s’est installé dans le vestiaire des Verts. « L’un des objectifs était de faire le plein de points dans ce groupe. Cela aurait été dans la lignée de cette idée de culture de la victoire. Il y a beaucoup de jeunes, nous voulons leur imposer l’objectif de tout gagner quand on porte le maillot de l’Équipe Nationale. Mission non rem- plie, donc. Il peut manquer les automatismes, de la fluidité dans le jeu, j’en suis conscient mais je sais que nous n’avons pas beaucoup de temps pour faire jouer tous ces joueurs.
« Des imperfections, oui, mais … »
À un moment, je vais devoir avoir un onze de départ, que j’ai déjà en tête, et le faire jouer le plus souvent possible. Je peux donc mettre certaines imperfections sur le compte de cette problématique-là. Aujourd’hui, on voit Kadri qui a peu de sélections, Bouanani aussi, Chaïbi pareil, Zorgane n’a pas joué depuis un moment tout comme Abdelli et Mahious. Cela fait beaucoup de choses, quand même. Tout ça, j’en prends la responsabilité, c’est normal », indiquait, ainsi, Djamel Belmadi qui a, en effet, lancé une équipe expérimentale avec une sacrée dose d’inexpérience sur le plan international. Or, la prestation en ensemble de l’EN n’a pas forcément déplu à son premier responsable. « Sur l’aspect technique, j’ai beaucoup de motifs de satisfaction. J’ai vu beaucoup de jeunes, pour la plupart qui n’ont pas l’habitude de jouer ensemble. C’est une décision que j’ai prise. À chaque date FIFA, je fais jouer deux équipes différentes. Cette trêve était probablement la dernière du genre, les qualifications pour le mondial arrivent, la CAN arrive, l’étau va se resserrer.
«84 joueurs ! Nous sommes les seuls à faire ça »
Nous voulions lancer le plus de joueurs possibles. Nous devons être à environ 84 joueurs depuis mon arrivée en Équipe Nationale, et on est dans la continuité avec cette date-là », martèlera le conférencier, tout en faisant la parallèle avec les autres grandes nations africaines. « Il y a eu une énorme évolution du groupe. Nous avons quatre, cinq cadres sur 25 joueurs, avec donc une vingtaine de nouveaux éléments. Nous sommes les seuls à faire ça. Regardez l’équipe du Séné- gal, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Nigéria. A un ou deux éléments près, ce sont les mêmes. Aujourd’hui, j’ai passé cette période où j’ai essayé beaucoup de joueurs, ce qu’on me reprochait de ne pas assez faire dans le passé. Si je mets une équipe telle que je l’ai en tête, sans avoir la prétention de gagner le match, je dis que j’aurais eu plus de possibilités de le gagner », continuera d’argumenter le sélectionneur
« Je ne suis pas le seul responsable »
Il a ensuite mis en exergue le difficile contexte dans lequel évolue l’EN, blâmant directement le referee, mais pas que ! « Si nous avions eu un peu trop d’agressivité aujourd’hui, cela aurait été problématique. Nous n’avons pas eu de problème d’agressivité, nous avons confisqué le ballon à cette équipe-là, avec un jeu direct. Je n’ai pas en tête une équipe qui s’est faite bouger. En revanche, concernant l’arbitrage. (Il reprend son souffle) je ne sais pas quoi dire. Tout est évident. Pour faire un bon match, il faut de bonnes conditions de jeu, pour que le supporter prenne plaisir, il faut un minimum au niveau de l’arbitrage, qu’il soit un minimum juste, et parfois une équipe ouverte mais ils jouent comme ils le veulent. Une équipe qui joue comme ça, ça ne facilite pas les choses.
« L’arbitrage, la pelouse… je n’ai plus les mots »
Si en plus, on me rajoute ce terrain, l’arbitrage vicieux, plus que vicieux, nous ne sommes pas surhumains !», maugréa-t-il, avec désolation, avant de préciser le fond de sa pensée. « L’EN appartient à toute l’Algérie, et à tous les décideurs au sein de la fédé- ration, à tout le monde. On doit protéger cette équipe. Vous avez tout vu encore ce soir. Parfois, on est au bord de l’impossibilité. Quand je vois tous ces jeunes, avec beau- coup d’envie, très agréables à voir jouer comme Bouanani, Chaïbi, Kadri, Zorgane qui est sorti du lot, Aït Nouri, on leur donne cette surface là et des arbitres qui les agressent. Je n’ai plus les mots. Ça me dépasse, je ne suis pas le seul responsable », lancera Belmadi, comme un cri de cœur facilement interprétable et tellement compréhensible.
RACHID B.