Jamais auparavant un président fraîchement élu à la tête de la FAF ne s’était juré de tout mettre en place pour que «son» sélectionneur national puisse travailler «tranquillement».

Les non-dits de Walid Sadi confirment, d’une subtile manière, l’étendue de l’entreprise de destruction qui entourait l’EN. Même il ne s’est pas trop attardé sur le sujet, le nouveau patron du football DZ a laissé entendre que la campagne de dénigrement et de déstabilisation autour des Verts de Djamel Belmadi doit, désormais, cesser ! Une façon abstraite, prudente et intelligente, de montrer du doigt tout ce qu’il aurait voulu dire sans pour autant s’exprimer explicitement par des mots ou par des signes perceptibles et interprétables par le «milieu». Avec une volonté affichée de montrer sa solidarité envers le sélectionneur national, tout en prenant soin de ne pas froisser ceux que ses flèches visent, Walid Sadi a pris position. Dénotés, ses propos confortent désormais ceux qui alertaient l’opinion sportive nationale sur les dérives d’une telle campagne, relayée et appuyée par un matraquage médiatique semblable à celui qu’avait vécu en son temps Kheireddine Zetchi.

Discours nuancé, soutien conditionné

Le successeur de Djahid Zefizef à la tête de l’instance de Dély Ibrahim a, d’un côté, soutenu Djamel Belmadi tout en lui maintenant, d’un autre côté, une pression légitime mais précoce liée aux objectifs à atteindre. «Je pense que le sélectionneur national est du même avis», avait-il, ainsi, anticipé en évoquant la mire que doivent fixer les Verts en Côte d’Ivoire. «Compte tenu de la qualité de l’effectif, le but est que la sélection atteigne au moins les demi-finales à la CAN-2023. Pour ce faire, la FAF mettra tout en œuvre pour que Belmadi travaille dans la sérénité et dans des conditions optimales sans qu’il soit perturbé par les habituelles défaillances logistiques ou autres», a martelé l’ancien poulain de Mohamed Raouraoua au micro de la radio nationale, vendredi matin, comme pour appuyer le patron technique de l’EN qui avait été tout aussi clair à ce sujet.

Les promesses du cadet envers l’aîné

«J’ai envie de me mettre dans cette situation avant la CAN. On va dans cette idée de progression avec beaucoup de nouveaux joueurs qui doivent connaître cela. J’aimerais à la fin, à l’extérieur de l’Algérie, jouer une demi-finale ou une finale pour la prochaine CAN. A partir du moment où on a été sortis au premier tour de la dernière CAN, je trouverais osé et malvenu de me dire que je vais aller gagner la prochaine. On va faire preuve d’humilité et y aller avec des objectifs certains. La culture de la gagne m’obsède», s’est, en effet, confié sans ambages Belmadi au sortir de la victoire face au Sénégal. Afin que ses propos ne soient pas interprétés comme une menace en direction de Belmadi, surtout si le désamour mutuel entre ce dernier et le parrain de Sadi venait à être pris en considération, le président de la FAF a, dans la foulée, usé d’un langage dénoté envers son aîné de trois ans. «Pour que nous soyons clair sur ce sujet, et j’espère que l’on arrêtera de spéculer sur ça. Il faut laisser Belmadi travailler tranquillement. Le sélectionneur a tout notre soutien. Il aura tout mon appui. Je vous assure même que je lui mettrai le double des moyens actuels pour qu’il mène à bien sa mission», a-t-il promis.

RACHID BELARBI