À moins de deux mois de la Coupe d’Afrique des Nations, Houssem Aouar semble au faîte de sa forme au moment où Ahmed Kendouci n’a pas encore repris la compétition.

Si le premier garde intactes ses chances de faire partie du voyage au Maroc, le second ne sera, visiblement, pas prêt à temps. Saisissant contraste : alors qu’il demeure l’un des meilleurs, sinon le plus performant élément d’Al-Ittihad, Houssem Aouar ne fait toujours pas l’unanimité auprès du public du populaire club de Djeddah qui le tance (presque) à la moindre occasion.

Tout l’inverse de son «expérience» en sélection nationale où ses prestations ne sont pas encore à la hauteur de sa renommée, encore moins de son talent. Les chiffres ne disent, certes, pas tout en football, mais mentent rarement. Preuve en est : depuis la CAN-2024 en Côte d’Ivoire, l’ancien Bleu a pris part à 8 rencontres seulement sur les 17 disputées par la sélection nationale, s’asseyant sur le banc à une seule reprise, lors de la seule défaite de l’EN sous Petkovic en éliminatoires de la Coupe du monde 2026, face à la Guinée au stade Nelson Mandela.

Sa participation se résume au tiers

Titulaire face à l’Afrique du Sud (3-3) lors du tournoi amical FIFA Séries d’Alger, puis lors de chacune des sept rencontres suivantes auxquelles il a participé, l’ancien Lyonnais n’a été remplaçant qu’une fois : c’était lors de la parité vierge face à la même Guinée, au stade Mohamed V de Casablanca, au Maroc. Et si sa participation à la qualification de l’EN à la CAN-2025 reste modérée puisqu’il n’a disputé que la moitié des six rencontres, sa trace dans la campagne victorieuse pour le Mondial-2026 demeure tout aussi peu visible avec seulement quatre matches sur le terrain sur les dix que comptent ces éliminatoires.

Dans le détails, Aouar compte 554 minutes seulement sur les 1530 disputées ces 17 derniers mois par les autres Verts pour un bilan offensif de 3 buts seulement. En club, le natif de la Cité des Gones cumule déjà 726 minutes en 9 rencontres pour 4 buts marqués en deux mois seulement !

Le plus complet, mais sans influence

Son influence sur le jeu de l’EN n’a, de plus, rien à voir avec ce qu’il a montré du temps de sa splendeur lyonnaise ou depuis qu’il a rejoint la Saudi Pro League. Sa présence parmi le groupe des 26 au Maroc n’est, de fait, nullement acquise vu l’abondance de talents dans l’entrejeu de l’EN alors que, paradoxalement, aucun des titulaires du milieu de terrain chez les Verts ne l’égale en talent pur ou en expérience du haut niveau, excepté peut-être Ismaël Bennacer quand il était à sa prime au Milan AC.

L’équation est, en parallèle, beaucoup plus simple pour son compatriote, Ahmed Kendouci. Absent du vestiaire des Verts depuis mars et la démonstration en éliminatoires de la Coupe du monde face au Mozambique (5-1) au cours de laquelle il a disputé l’intégralité de la rencontre en raison de sa grave blessure, le sociétaire du FC Lugano ne sera, à priori, pas totalement prêt pour un challenge aussi exigeant que la CAN.

Kendouci en salle d’attente

Après une période de convalescence qui a acté sa guérison de sa fracture au tibia, l’ancien Sétifien «s’entraîne avec l’équipe sans restriction et espère réintégrer prochainement les rangs de l’équipe» entraînée par Mattia Croci-Torti, comme souligné par le site officiel dudit club helvétique. L’ex-joueur du Cleopatra FC n’était, d’ailleurs, pas dans le groupe qui a été battu, dimanche, par le Servette de Genève (2-1), ni dans celui qui avait enchaîné trois victoires consécutives en championnat. Il pourrait, néanmoins, faire son apparition sur le banc dès ce soir, à l’occasion de la rencontre entre le FC Lugano et Lucerne dans le cadre de la 11ème journée de la Super League suisse. Un éventuel retour à la compétition qui acterait la fin heureuse d’un long processus, mais qui risque de s’avérer encore insuffisante pour cocher assez de cases pour un prétendant à la CAN.

RACHID BELARBI