En quittant la Série A italienne pour le championnat saoudien, Houssem Aouar a confirmé hier ses difficultés dans le haut niveau européen.
Un transfert qui ne devrait pas l’aider à s’imposer davantage dans le onze de Vladimir Petkovic. On le savait en pleine régression depuis l’incroyable niveau affiché dans le final 8 de l’UEFA Champions League en pleine pandémie mondiale. Alors que sa valeur marchande était, alors, de plus de 60 millions d’euros, une somme que le Manchester City de Pep Guardiola était prêt à mettre sur la table de Jean-Michel Aulas pour obtenir ce joyau qui avait précipité l’élimination des Sky Blues dès les quarts de finale, l’international français, devenu algérien entretemps, a ainsi été cédé à au cinquième de cette somme à Al-Ittihad de Djeddah ! C’est, en effet, pour « seulement » 12 millions d’euros que le club de Karim Benzema et N’golo Kanté a pu obtenir ces dernières heures la signature du désormais ex-milieu de terrain de l’AS Roma. Le meneur de jeu formé à Lyon s’est engagé pour 3 ans plus une en option comme précisé par des sources médiatiques généralement bien informées.
Sa valeur a été divisée par 5 en 4 ans
Quand bien même le joueur bénéficiera d’un régime d’indemnité de premier ordre puisque son salaire sera au moins triplé par rapport à ce qu’il percevait dans la ville éternelle, quitter la Série A italienne pour la Roshn Saudi League, à 26 ans (seulement) ne peut être considéré que comme un pas en arrière pour un talent auquel les puristes prédisaient le meilleur des avenirs. Un parcours à l’image de sa saison à la Roma, décevant malgré les promesses, a fini par conduire l’international algérien (11 sélections, 3 buts) à Djeddah où il évoluera sous la coupe d’un entraîneur qu’il connaît bien puisqu’il a travaillé sous sa coupe à l’Olympique Lyonnais, Laurent Blanc. En attendant de savoir dans quel registre l’utilisera le champion du monde 1998, l’annonce de son engagement en faveur d’Al-Ittihad n’a, par ailleurs, pas vraiment ravi les supporters du club de Djeddah, qui l’ont fait savoir sur les réseaux sociaux en critiquant vertement le choix de leur direction et le niveau affiché par le joueur lors de son passage à la Louve.
Il retrouvera son ex-mentor à Djeddah
A l’AS Rome, il ne figurait, du reste, aucunement dans les plans de l’entraîneur Daniele De Rossi pour la nouvelle saison. La légende locale et fidèle lieutenant de Francesco Totti ne l’avait, d’ailleurs, que très peu utilisé lors de sa prise en main de l’équipe janvier dernier lorsqu’il avait succédé à un certain José Mourinho sur le banc des Giallorossi. Le sulfureux technicien portugais avait, pourtant, tenté de relancer la pépite lyonnaise en le responsabilisant dans l’entrejeu, avant finalement de le clasher publiquement au sortir d’une prestation décevante en Coupe d’Europe puis de le déclasser définitivement dans la hiérarchie des milieux de terrain de l’équipe.
Démentir Mourinho et convaincre Petkovic
«Il y en a beaucoup qui sont sur le banc et qui entrent en Serie A avec une grande attitude, mais ensuite en Ligue Europa, ils semblent paresseux et n’améliorent pas leur jeu. Maintenant, nous allons en éliminatoires, ce qui sera difficile car ce sera contre une équipe qui vient de la Ligue des champions. Il reste deux matchs européens et je ne veux pas dramatiser le passage aux séries éliminatoires. Le vrai drame, s’il existe, c’est la mauvaise attitude de ces joueurs et de ceux qui sont entrés. Il y a des joueurs qui ont une fois de plus perdu l’occasion de montrer leur valeur, comme Aouar», avait tancé l’ancien patron de l’Inter de Milan au micro de Sky Sport à l’issue d’un nul sur la pelouse du Servette de Genève (1-1) en décembre dernier. Avec seulement 4 buts mais aucune passe décisive en 25 rencontres disputées (16 matchs de Série A et 9 d’Europa League) la saison dernière, la nouvelle star algérienne en Arabie Saoudite après Riyad Mahrez devra, désormais, hisser son niveau de jeu et « avoir » de meilleures statistiques s’il veut continuer à faire partie du groupe de Petkovic.
RACHID BELARBI
