Hommes de base du Sporting de Charleroi sous le maillot zébré, duquel ils performent semaine après semaine, Adem Zorgane et Yacine Titraoui devraient, sans surprise, figurer sur la liste de Vladimir Petkovic pour les rencontres du prochain mois.
Ce serait presque une habitude, la seizième fois que l’héritier de l’ancien stratège de Sétif franchira le sillon du Centre technique national de Sidi Moussa, alors que pour l’enfant de M’sila, une présence à ce niveau serait une première fort méritée. Surtout au vu de ce qu’il montre à Charleroi depuis plus de deux mois. Dès que le temps de s’adapter à son nouvel environnement s’est consumé, Yacine Titraoui a, en effet, entamé sa mue, début novembre pour être plus précis.
Depuis, il a enchaîné 11 titularisations de suite, alors qu’il n’avait jamais débuté aucune des 13 rencontres précédentes, restant même 7 fois sur le banc de touche. Dithyrambique à son sujet, la presse belge estimait, d’ailleurs, qu’un peu plus de cinq mois après son arrivée, le joueur de 21 ans a déjà permis de répondre à la question sur son niveau après un légitime temps d’adaptation, là où des joueurs plus attendus, à l’image d’Alexis Flips, ne parviennent pas encore à s’imposer.
Les deux poumons du Sporting
«Il a quasiment découvert le foot sur herbe en arrivant en Belgique parce qu’en Algérie, il jouait sur synthétique là-bas», avait déjà expliqué son entraîneur, Rik De Mil, il y a quelques semaines. «Yacine est l’exemple parfait de celui qui veut gagner sa place. Quand il n’avait pas de temps de jeu, il est venu me voir de nombreuses fois dans mon bureau pour me demander ce qu’il devait améliorer, sans jamais râler ni être négatif», a ainsi confié Rik De Mil à la Dernière Heure.
Symbole de cette montée en puissance, transféré pour 1.2 million d’euros, Titraoui a déjà presque doublé sa valeur marchande qui est, selon le site allemand de référence transfermarkt, de 2 M€ alors qu’il n’est que depuis juillet à Charleroi où il affirme «avoir été bien accueilli». «C’est un club familial, on est tous proches, et grâce à ça l’adaptation a été plus facile», précisait l’ancien maître à jouer du Paradou.
De Mil sous le charme du duo
La présence de son compatriote Adem Zorgane n’y est pas étrangère. Surtout au vu du poids qu’a pris le dernier nommé au sein du RCSC. «Le premier nom que je mets sur la composition ? Adem Zorgane. Quand il est en forme, il est toujours sur mon papier», affirmait en ce sens son entraîneur De Mil dans un long entretien à la RTBF. Et d’ajouter : «Les leaders du vestiaire de Charleroi ? Il y en a plusieurs. Adem Zorgane, qui ne parle pas beaucoup… mais qui parle avec ses pieds». En langage des chiffres, Zorgane, c’est 24 titularisations en 24 rencontres de Pro League ! 23 fois 90 minutes et une seule fois 84 minutes ! C’est dire son impact sur le terrain et dans le vestiaire, qu’a souligné, entre autres, son coéquipier Jeremy Petris tout récemment.
Attendus au rendez-vous de mars ?
«Ces prochaines semaines, on devra être concrets ! On joue bien, mais on manque de confiance quand on doit finir un match. Pourtant, les qualités footballistiques, on les a : des joueurs comme Adem Zorgane, Yacine Titraoui, Aiham Ousou, Isaac Mbenza ou Parfait Guiagon, c’est du lourd ! Le foot belge est très sous-estimé, j’étais très surpris du niveau en arrivant : il y a du rythme, de la vivacité, de l’intensité, des contre-attaques, de la percussion», lâchait à la télévision belge le latéral droit français. Les deux rendez-vous du mois de mars, qui verront les Verts croiser le fer avec le Botswana et le Mozambique, dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde 2026 pourraient, en somme, offrir aux deux hommes en forme de Charleroi la possibilité de faire de même en sélection. Une habitude pour Zorgane et une première pour son jeune compatriote Titraoui.
RACHID BELARBI
