Alors que Djamel Belmadi a jusqu’à la mi-décembre pour dresser sa liste élargie et l’envoyer à la CAF, la vox populi réclame à cor et à cri le retour de Yacine Brahimi, de la considération pour Amir Sayoud et de la clémence pour Fouzi Ghoulam.

A l’instar des autres sélectionneurs qualifiés à la prochaine Coupe d’Afrique des Nations, qui se jouera en Côte d’Ivoire entre le 13 janvier et le 11 février 2024, le patron des Verts a encore du temps devant lui avant de finaliser sa liste élargie de 55 éléments dont il faudra aviser l’instance continentale avant le 13 du dernier mois de l’année. Une double-liste que Djamel Belmadi a déjà préparée, puisqu’il a lui-même révélé avoir presque fini de dessiner les contours du groupe, sur lequel il fonde ses espoirs de reconquête du trophée, perdu en 2021 au Cameroun au profit du Sénégal d’Aliou Cissé. «On retrouve un socle et une base de joueurs qui sont là depuis quelque temps déjà, elle est destinée à participer à la prochaine CAN-2024 en Côte d’Ivoire, mais il peut y avoir des imprévus qui pénaliseraient certains joueurs, mais le groupe est quasiment là, à l’exception de 4 ou 5 éléments près», avait-il précisé au sortir du stage de septembre.

Une terrible pression sur le coach

Or, une pression populaire, particulièrement insistante, ces dernières semaines, met en exergue les performances de Yacine Brahimi et d’Amir Sayoud pour réclamer qu’un meilleur traitement leur soit réservé. Il faut dire, à ce sujet, que l’ancien joueur de Porto et de Grenade met tout le monde d’accord, ou presque, sur son niveau stratosphérique cette saison. Survolant le championnat qatari dont il a raflé le titre honorifique de « meilleur joueur » de ces deux mois, il vient de confirmer sa super forme en étant impliqué, le week-end dernier, dans les cinq buts que son équipe a passés à la modeste formation de Muaither SC dans la rencontre qui s’est terminée sur le score de 5-2 pour Al Gharafa. Cette performance assez rare, pour ne pas être soulignée, l’a conforté dans son confortable fauteuil en tête du classement des buteurs de la QSL avec 9 banderilles plantées, devançant de quatre buts ses plus proches concurrents.

Entre âge avancé et concurrence féroce

A ses époustouflantes prestations, l’ancien de l’INF Clairefontaine conjugue, ainsi, d’incroyables statistiques puisqu’il ne compte pas moins de 9 buts et 5 passes décisives en 6 matches de QSL seulement ! C’est dire qu’à 33 ans, celui qui n’a plus été appelé par Belmadi depuis la CAN-2021 est dans la forme de sa vie, ses déclarations sur l’arbitrage de Bakary Gassama lui ayant valu un « traitement à part ». Également dans une période faste, le métronome d’Al Raed, Amir Sayoud, 33 ans, lui aussi plane en Arabie Saoudite où ses chiffres, trois buts et deux passes décisives en dix rencontres ne reflètent pas vraiment son niveau actuel, lui dont le dernier chef-d’œuvre face à Al Hazm a grandement marqué les esprits dans une Ligue qui compte Cristiano Ronaldo, Neymar, Benzema et autres Riyad Mahrez parmi les orfèvres de la planète foot. Pouvant évoluer à gauche, à droite ou au centre, la polyvalence du Champion arabe en 2021 semble, cependant, être l’une des raisons qui expliquent le mieux pourquoi il n’a jamais eu sa chance en EN A.

Ghoulam aussi parmi les 55 ?

Redevenu joueur de haut niveau après avoir traversé une sombre période, Fouzi Ghoulam, 32 ans, fait aussi partie des têtes réclamées par la rue. Avec 5 matchs et 1 but avec Hatayaspor, un petit bijou de coup franc chef inscrit au leader incontesté de la Süper Lig turque, Fenerbahçe, l’ancien Napolitain paraît de plus en plus affûté, ce qui pourrait le prédisposer à retaper à la porte du Club Algérie en dépit de l’abondance de bien sur le flanc gauche avec Rami Bensebaïni, Rayan Aït-Nouri et autres Larouci et Hadjam. Le mondialiste 2014 monte surtout en puissance. Après avoir manqué le premier match du championnat turc, face à Adana Demirspor début septembre, puis grignoté 8’ face au Fatah Karagümrük de Sofiane Feghouli, l’ancien Stéphanois enchaîne les titularisations devant respectivement Trabzonspor, Sivasspor, Konyaspor puis le Fenerbahçe.

Trio plus jeune que Slimani et Feghouli

N’ayant plus porté le maillot vert de l’équipe nationale depuis le 5 septembre 2017, celui qui a étrenné 37 capes entre 2013 et 2017, soit en quatre ans seulement pour 5 buts et 7 passes décisives pourrait, en ce sens, apporter son expérience, son vécu des grands rendez-vous et sa grinta au cas où Belmadi en éprouverait le besoin. Outre leur âge assez avancé par rapport à leurs concurrents directs à leurs postes préférentiels, Brahimi, Sayoud et Ghoulam, plus jeunes qu’Islam Slimani, au demeurant sauront, en fait, dans les semaines à venir s’ils ont ou non un avenir en sélection. Et si la prochaine liste du mois de novembre venait à leur fermer la porte au nez, ce qui hypothéquerait grandement un quelconque espoir de come-back, celle des 55 concernés par la CAN en Côte d’Ivoire, élargie au maximum, nous renseignera d’une manière plus complète et plus évidente sur leur présence, ou non, dans la fameuse liste noire. Tout comme l’existence (fantasmée) de celle-ci.

RACHID BELARBI