On croit rêver ! Notre football opère une cure de jouvence qui montre que le temps du renouveau est de retour sur nos stades. Les moins de quarante ans n’ont pas connu ces jeunes flamboyants et talentueux, à peine âgé de 17-18 ans, les Kechra (FC Oran), Bessol et Hadefi (MC Oran), Amar (USMBA), Tahir Kamel (OMSE), Selmi et Abrouk (CRB), Salhi Abdelhamid (ES Sétif), Bouzemboua (MOB) et bien d’autres encore qui évoluaient en équipe sénior, au début des années 1960.
Bien des années plus tard, la relève semble prendre forme. Des jeunes font leur apparition au sein des équipes fanions avec beaucoup de satisfactions. Quel talent ! Quelle fraîcheur ! Et puis quel but, ce chef-d’œuvre signé Adil Boulbina, l’attaquant du Paradou AC (21 ans) qui, lors du déplacement à Sétif, s’est permis un enchaînement de haute facture : aile de pigeon en pleine course, puis frappe de plein volet pour crucifier l’infortuné gardien sétifien, Tarek Bousseder (23 ans).
A moins de 300 kilomètres de la capitale des Hauts-Plateaux, au stade Hocine-Aït-Ahmed de Tizi-Ouzou, c’est un autre jeune, Lahlou Akhrib (19 ans), qui réussit à débloquer le compteur des Canaris pour une victoire aisée (3 à 0) contre le MC El-Bayadh. A ces deux jeunes joueurs, on peut ajouter Ben Ahmed Kohili (19 ans), l’autre buteur du Paradou AC, mais aussi d’autres noms comme Amine Messoussa (20 ans) du MC Alger qui, à chacune de ses entrées, se montre percutant, Khelfani Wajih (19 ans) du CS Constantine ou bien Islem Abassi (19 ans). (notre photo – Kohili et Akhrib)
Il est temps pour nos clubs de libérer leurs forces juvéniles et d’injecter du sang neuf pour donner non seulement leurs chances à ces talents et à ces joueurs prometteurs, mais surtout du temps de jeu, de la confiance et la possibilité de performer à chaque fois au plus haut niveau. Tout le monde sait que le diktat de certains agents et les recrues à coups de millions imposent quelque part aux clubs de négliger leurs jeunes au point où l’on a décidé de vouloir supprimer le championnat «Réserve», mais des exemples vivants sont là pour rappeler que le talent n’a pas d’âge.
Un club comme le Paradou AC, dont la moyenne d’âge est la plus jeune et dont le budget de fonctionnement, y compris la masse salariale, est le plus bas, est un modèle à suivre pour de nombreux autres clubs qui n’ont pas les grands moyens des mastodontes du championnat. Une étude de l’Observatoire du football CIES en Suisse a montré que le seul joueur (U-20) parmi les plus sollicités en 2024 est le Néo-zélandais du Reading Tyler Bindon, ce qui montre la sensibilité des entraîneurs pour doser les efforts des plus jeunes, sans pour autant les priver de temps de jeu.
Bref, quand on voit les Yamal, Camara, Akliouche et d’autres Olise s’imposer chez les grandes cylindrées d’Europe, on doit comprendre qu’en Algérie, il y a lieu de repenser la manière de gérer nos jeunes joueurs pour leur donner davantage de possibilité de grandir et de s’aguerrir.
– LAFORDASSE
