
Il y a de quoi rester bouche bée devant l’ambiance festive du stade du 20-Août pour le match NA Hussein Dey et la JSM Tiaret (0-0), deux équipes qui végètent en L2 après avoir marqué le football national. Les nostalgiques ont certainement eu une pensée pour ceux qui ont fait rêver toute une génération, en évoluant en championnat jadis, appelé championnat d’Algérie de division «Une », avec Ezzerga des Benfarhat Tahar, Saïd Amara, Laribi Krimo, les frères Banus, Souidi et les Sang et Or avec les Amar, Bouyahi, Youcef, Aouar et plus près Fergani, Madjer, Merzekane, Guenoun…
Un tel match faisait courir les foules pour le spectacle fourni par les deux équipes. Au 20-Août, les mélancoliques ont été surpris de constater combien le temps a fait son chemin. Ainsi, pour avoir un billet, il n’y avait qu’un seul guichet pour les 10.000 spectateurs, mais le public était bien encadré par une police très professionnelle. Point de bousculade. Point de resquilleur. Et les vendeurs de tickets à la « sauvette », ou si l’on veut au marché noir, étaient là, à la rescousse. Ils proposaient une place de 200 dinars à 250 dinars. Une affaire juteuse pour ces débrouillards, et heureux étaient ceux qui arrivaient à en acheter. Il fallait y être et ils y étaient.
Dans l’un des virages, devenu leur fief, les supporters nahdistes « Underground » et « Ultra Dey Boys » exprimaient leur profond amour pour le club, en entonnant sans interruption, durant les quatre-vingt-dix minutes, les chants à la gloire du club qu’accompagnaient des tambourins. De quoi enflammer le stade. Leurs banderoles agitées tout au long du match et leurs slogans repris en chœur apportaient de la joie, tandis que les supporters de Tiaret étaient bien peu nombreux. Mais du haut du fameux « poulailler », ils donnaient de la voix quand ceux d’en face se permettaient un petit repos.
A la mi-temps, ce fut le rush pour envahir les sanitaires qui, par leur étroitesse, ne pouvaient contenir tout le public. Un problème récurrent qui dure depuis des années et devrait être résolu par la mairie de Belouizdad, tout comme la buvette. Elle était fermée et remplacée par une cabine préfabriquée où l’on trouvait, dans la bousculade et le chahut, des sandwichs à 200 DA, de l’eau minérale dans un gobelet ou des jus à 50 DA. Au final, en faisant le compte, chaque supporter aura déboursé 500 DA pour un spectacle qui a duré quatre heures environ. Le résultat nul a rendu sceptique les Algérois, mais joyeux leurs adversaires. Bref, un après-midi pas du tout ordinaire à la gloire des absents.
ABL