
Mardi 17h30, stade de Hydra : la tribune derrière le but est noire de monde. Les parents, pères comme mères, accompagnent leurs enfants pour la troisième et dernière journée de détection de l’académie externe du Paradou. C’est à peu près 200 enfants, nés en 2017 et en 2018, qui tentent leurs chances pour intégrer la formation de football la plus reconnue du pays. La 1re et 2ème journées de détection. Dimanche et lundi étaient consacrés respectivement aux catégories 2013-2014 et 2015-2016. Le nombre de candidats a dépassé les 400 joueurs. La détection consiste à faire des oppositions de 6 joueurs contre 6, où l’écrémage se fait en piochant les meilleurs de chaque rencontre, pour ne garder que la « crème de la crème », comme ont pu m’expliquer les entraîneurs sur place.
Les formateurs recherchent principalement des joueurs qui ont une maîtrise technique supérieure à la moyenne et qui ont une intelligence de jeu, ceux qui savent se placer et être collectif. Au grand dam de certains virtuoses du dribble qui, en pensant se mettre en valeur en gardant la balle au pied, se tirent plutôt une balle dans le pied. La qualité technique des enfants restant pour les dernières rencontres est impressionnante, même si elle est en baisse par rapport aux générations précédentes, car « ils jouent moins dans la rue, donc ils ont un temps de jeu inférieur ». Au fil de la sélection, les déceptions se lisent sur les visages des enfants dont certains sont en pleurs. Certains parents essaient de négocier et discuter avec les chargés de la détection, qui leur rappellent qu’une autre phase de sélection aura lieu en septembre.
En effet, les sélectionnés du mois juin et ceux du mois de septembre s’affronteront dans un ultime tour et les meilleurs seront retenus. Mais, ces joueurs n’iront pas dans la fameuse académie du Paradou, située à Tessala El-Merdja qui n’ouvre ses portes qu’à partir de la catégorie U-13. En revanche, les jeunes pousses du PAC auront un avantage certain par rapport aux sélectionnés des détections nationales, a pu confier à BOTOLA un des entraîneurs. «Non pas par privilège, mais grâce à leurs formations précoces à la doctrine du jeu Paradounaise. Cela leur confèrent souvent un avantage technique et tactique qui fait qu’ils représentent une grande partie des locataires de Tessala El-Merdja. Les anciens ont fait leur preuve.
Les cris d’encouragement des pères en tribunes, des images captées par les téléphones des mères, la présence des frères et des sœurs trahissent, peut- être, l’envie secrète de voir leurs enfants, leurs frères devenir le futur Boulbina. Certes, le natif d’El Milia n’a pas traversé la mer tant espérée et se retrouve sous le ciel qatari, mais ses parents signeraient tout pour que leur bien-aimé devienne le meilleur buteur du championnat. Adel n’est pas le seul exemple de la formation paciste. Bensebaïni, Boudaoui, Zorgane, Kadri, Titraoui et Atal d’une certaine manière, pour ne citer qu’eux, étaient sûrement présents dans la tête des enfants au moment de fouler le terrain de Hydra.
-BADYS BOUFAROUA