ALG : Un amendement «scélérat» devenu licite par enchantement
LAFORDASSE

Comme elle est bien bonne la technologie ! Il suffit de quelques clics pour déterrer ce qu’écrivaient certains braconniers du Droit à des époques différentes. L’hypocrisie à outrance et la malhonnêteté intellectuelle qui, en réalité, n’ont jamais quitté ceux qui en ont fait un bien triste fonds de commerce, fort heureusement, balayés en 2017.
En août et en septembre 2012, ces braconniers du Droit, aux privilèges illimités, dénonçaient la « campagne hystérique contre la Fédération algérienne de football au motif que cette dernière, par l’entremise de son président Mohamed Raouraoua, a présenté un amendement aux statuts de la Confédération africaine de football que son président, Issa Hayatou, avait ordonné pour éliminer des «opposants» devenus trop encombrants.
Cet amendement stipulait que «tout candidat à la présidence de la CAF, outre les compétences nécessaires, devra être, ou avoir été, membre du Comité exécutif de la CAF». Curieusement, c’est ce même amendement qui a été apporté aux statuts de la FAF, dans le cadre de leur mise en conformité avec ceux de la FIFA et les textes de la loi algérienne. Et cela, quand bien même il appartiendrait à l’assemblée générale extraordinaire de la FAF de trancher le 11 janvier prochain.
En effet, dans son article 38 (composition), sous-article 38.4 (les candidats aux fonctions de membres du Bureau fédéral de la FAF doivent répondre aux conditions d’éligibilité ci-après), avec l’alinéa H qui précise que «pour les candidats au poste de président de la FAF, il faut avoir déjà été membre au sein d’un Bureau fédéral». Du copier-coller sans plus. Mais quelle chance pour les octogénaires et plus, anciennement membres de cet organe qui souhaiteraient candidater (sic).
Ainsi décliné dans la même forme, cet amendement de la CAF est adopté en septembre 2012 aux Seychelles. Issa Hayatou était parvenu à fermer la porte de la candidature à l’Ivoirien Jacques Anouma, aujourd’hui Conseiller du président, Patrice Motsepe. Le grand Baobab briguait alors un dernier mandat en 2013 avant d’être poussé à la porte, en 2017, par le Malgache Ahmad Ahmad, tandis que Mohamed Raouraoua était mis en quarantaine et subissait le même sort.
En 2016, ces braconniers du Droit s’en prenaient à nouveau à la Fédération de Djibouti (soutenue par de nombreuses autres) qui demandait la modification d’un alinéa important de l’article 18 des statuts de la CAF (élection, majorité requise, vote). Celui-ci adopté, Ahmad Ahmad descendait Hayatou de son piédestal après un règne de presque deux décennies. Il s’en était fini de ce que l’on appelait l’amendement de la «honte», associé au responsable de la FAF de l’époque.
Aujourd’hui, comment peut-on expliquer que cette disposition scélérate, enterrée depuis 2016 par les instances internationales, pourrait seretrouverdanslesstatutsdelaFAF? Età quels desseins ? Y a-t-il un braconnier du Droit pour éclairer nos lanternes ?
– LAFORDASSE