
Avec un triomphe et deux traumatisantes éliminations consécutives dès le premier tour, l’EN a connu le meilleur et le pire lors des trois dernières éditions de la CAN.
De quoi lui assurer un très intéressant feed-back qui ne pourra lui être que doublement bénéfique en vue du prochain tournoi au Maroc. Les coéquipiers du capitaine Riyad Mahrez savent, depuis lundi soir, à quoi s’en tenir : ils devront prendre le meilleur sur le Burkina Faso, la Guinée Equatoriale et le Soudan pour prolonger leur séjour au Maroc au-delà de la première dizaine de jours. Un tirage au sort, a priori, abordable et le plus clément dont a bénéficié une sélection tête de série, comparativement aux autres membres du chapeau 1 à l’instar de la Côte d’Ivoire qui devra se coltiner le Cameroun, de l’Egypte qui retrouvera l’Afrique du Sud ou encore du Maroc dont le destin est lié à celui du Mali.
Un feed-back qui compte
L’expérience des éditions 2022 et 2024, respectivement au Cameroun et en Côte d’Ivoire nous ont, toutefois, prouvé que le pedigree et la renommée de l’adversaire direct au premier tour ne pèsent pas vraiment grand-chose face à la vérité du terrain. Car, bien que championne d’Afrique en titre, l’Algérie de Djamel Belmadi n’avait pas réussi à remporter la moindre rencontre depuis la finale de l’édition de 2019, au Caire, le 19 juillet au soir, concédant notamment trois défaites face à la Guinée Equatoriale (0-1), à la Côte d’Ivoire (1-3) et à la Mauritanie (0-1) pour trois matches nuls devant la Sierra Leone (0-0), l’Angola (1-1) et le Burkina Faso (2-2).
Le fait de n’avoir même pas réussi à battre des petites nations du football africain comme cette même Guinée Equatoriale, la Sierra Leone ou encore le Mauritanie renseigne, on ne peut mieux, sur le degré de difficulté d’une rencontre «officielle» en CAN, premier enseignement majeur que devrait prendre en considération le sélectionneur Vladimir Petkovic.
Aucun succès en CAN depuis 2019
Le successeur de Djamel Belmadi, dont le principal défi serait de mener son groupe vers une première victoire en CAN depuis cinq ans et demi (2019-2025) reconnaissait, d’ailleurs, la complexité de cette mission qui se caractérise par un énorme décalage entre les pronostics des bookmakers sur le papier et le contexte réel du terrain de la vérité. «C’est un tirage assez intéressant, mais qui n’est pas facile pour nous. Il n’y a pas de petites équipes dans cette CAN.
Toutes les sélections présentes à ce rendez-vous ont mérité leur qualification. Nous allons bien nous préparer et jouer à fond nos matchs. Il est évident que nous sommes les favoris du groupe et nous devons assumer ce rang. Notre premier objectif sera de nous qualifier pour le deuxième tour, après on verra», soulignait, lucidement, le patron technique des Verts.
Petkovic hiérarchise les priorités
Fort désormais d’une courte mais riche expérience sur le continent noir, avec ses trois victoires et une parité en quatre déplacements en Afrique subsaharienne, Vladimir Petkovic relativisera, néanmoins, en rappelant que la priorité allait, actuellement, aux éliminatoires de la prochaine Coupe du monde plutôt qu’à cette CAN qui ne débutera que dans onze mois. «Il est vrai que nous avons une idée sur nos adversaires, notamment la Guinée Equatoriale que nous avons affrontée dernièrement lors des éliminatoires de cette CAN2025.
Toutefois, on doit se concentrer sur nous-mêmes et ne pas trop penser aux sélections que nous allons affronter. Actuellement, je dirai que le plus important, ce n’est pas cette CAN, mais plutôt la qualification au Mondial 2026 que nous devons aller chercher. Il sera plus facile pour nous d’aborder cette CAN en ayant validé notre qualification en Coupe du Monde», tempérait il, comme pour hiérarchiser les objectifs de cette EN capable du meilleur comme du pire.
RACHID BELARBI