En alignant deux succès importants en autant de sorties officielles, avec, de prime abord, une prestation aboutie au Liberia, Vladimir Petkovic a bâti sur du solide les fondations d’une EN qui devrait terminer l’année mieux qu’elle ne l’avait commencée.

S’il est clair que tout jugement définitif sur ce qu’a montré l’EN serait hâtif et aucunement objectif, il est tout autant visible qu’il «se passe quelque chose» avec ce groupe et son mentor. Pas du tout conforme à beaucoup d’attentes mais au final porteur d’énormément de satisfactions, ce qu’a semé Petkovic en cette période préautomnale ressemble à s’y méprendre à un début de belle histoire comme le football en offre par cycles. Des espoirs de renouveau avec de l’ancien, des ambitions de reconquête avec des soldats blessés mais pas blasés et des rêves de grandeur dès le prochain hiver, plutôt le suivant, lequel coïncidera avec la CAN chez les voisins. Son arrière-garde à trois dans l’axe lui a, ainsi, permis d’installer une certaine idée de la défense au sein d’un groupe qui commence à assimiler progressivement les aspirations tactiques de son coach.

Une défense bâtie sur du solide

Son choix de faire jouer ensemble Mandi, Tougaï et Bensebaïni coïncide, d’ailleurs, avec le retour en grâce en club du néo-Lillois, l’affirmation du sociétaire de l’Espérance de Tunis au plus haut niveau continental et la fin du calvaire physique de l’habituel latéral gauche du Borussia Dortmund. Une formule qui s’est révélée gagnante, du moins lors de ces deux premiers rendez-vous de la rentrée internationale avec un clean sheet à domicile, lors de la réception de la Guinée Équatoriale à Oran, puis un autre à l’extérieur, qui a rendu la balade de Monrovia encore plus satisfaisante.
Le fait de n’avoir pas encore testé ce triptyque central face à des attaques plus affirmées et plus affûtées que celles d’une Guinée Équatoriale privée de son meilleur attaquant et d’un Liberia inoffensif lors des trois quarts du temps réglementaire ne diminue, cela dit, en rien de cette performance et permettra, au contraire, à Vladimir Petkovic d’huiler davantage les automatismes et de parfaire la complémentarité entre ses trois axiaux.

Remise à niveau

Tout comme ce calendrier plutôt favorable aux essais lui offrira le luxe d’installer sur la durée une véritable concurrence entre Youcef Atal et Mohamed Farsi, sa trouvaille de la rentrée, à même de ne plus avoir à se creuser les méninges au moindre éternuement du nouveau défenseur latéral d’Al-Sadd. L’autre grande satisfaction de ce premier chapitre de la trilogie septembre-octobre-novembre qualificative à la prochaine Coupe d’Afrique des Nations est la remise à niveau de Jaouen Hadjam, certainement l’un des Verts les plus en vue à Oran et à Monrovia et qui a fait presque oublier l’absence de Rayan Aït Nouri à la faveur d’un rendement qui en fera bien plus qu’un simple remplaçant du sociétaire de Wolverhampton à l’avenir.
Avec désormais quatre véritables pistons prêt à carburer fort, pour seulement deux places à prendre, la sélection nationale dispose d’assez de talents sur les ailes pour équilibrer sa force de frappe offensive et ne plus à voir à en subir les conséquences au moindre forfait.

Un management productif

Surtout qu’au prochain regroupement, Youcef Atal aura plus de matches dans les jambes et Rayan Aït Nouri serait parfaitement rétabli, ce qui aura pour conséquence immédiate d’accroître un peu plus la concurrence avec Farsi et Hadjam et permettre à Petkovic de disposer d’un quatuor de qualité internationale et d’installer, notamment, une hiérarchie.
Le même management aura, en parallèle, permis à Adem Zorgane de germer et de s’affirmer comme un rouage essentiel pour peu qu’il soit mis au diapason de ses qualités, à Amine Gouiri de confirmer qu’il était bel et bien plus qu’une simple arme offensive de rechange ainsi qu’à Baghdad Bounedjah de demeurer fringant, en dépit du poids des ans et d’un certain déclassement au profit des jeunes pousses aux dents longues.

RACHID BELARBI