L’international du Mouloudia d’Alger, nouvelle coqueluche du “peuple du Mouloudia”, Youcef Belaïli, a encore fait parler de lui en signant un triplé, ce week- end, face au nouveau promu, l’US Souf, lors de son déplacement dans la ville aux milles coupoles. Du coup, le club des pétroliers renforce sa place de leader et Belaïli son rang de meilleur buteur de L 1. Si le merchandising au vert et rouge était au diapason du standing du club, on aurait déjà enregistré une montée en flèche des ventes du maillot floqué au numéro 10 que porte l’Oranais qui a, apparemment, retrouvé une nouvelle jeunesse dans un environnement qui lui convient.

Évidemment, ce début fracassant en championnat a fait mousser du côté de l’équipe nationale à l’approche de l’an- nonce de la liste élargie, en prévision de la prochaine CAN-2023, en Côte d’Ivoire. Des voix, pour certaines légitimes, et d’autres plutôt sournoises, ont déjà lancé la cam- pagne en faveur du retour de Belaïli chez les Verts. Des médias ont profité égale- ment de cette embellie mouloudéenne pour mettre d’ores et déjà le nom de Youcef Belaïli dans la liste élargie de Djamel Belmadi qu’il devra communiquer à la CAF avant la date du 14 décembre prochain.

La pression monte et la vox populi réclame le retour de l’artiste, même si des observateurs bien avertis insistent à dire que le meilleur buteur du championnat n’a toujours pas atteint le top de sa forme. Des sources proches mêmes du Doyen estiment que Belaïli ne s’entraîne pas assez pour espérer avoir la forme nécessaire pour rivaliser avec le haut niveau d’une Coupe d’Afrique, où il ne suffira pas de réaliser un dribble ou un geste tech- nique, mais de vraiment peser dans le rendement de toute l’équipe, voire faire la différence.

Le débat sur le retour ou non de Belaïli va probablement faire oublier à certains que s’il n’y avait pas Djamel Belmadi, le désormais chouchou du MCA ne serait pas là. C’est lui qui, en 2018, avait tiré Belaïli du fond du trou. A cette époque, l’enfant d’El Bahia avait faim de revenir au sommet après quelques années de galère, ce qui lui a permis de décrocher plusieurs titres (champion d’Afrique 2019, meilleur joueur du continent la même année, champion Arabe de la FIFA-2021). Sans compter son passage réussi à l’Espérance de Tunis, couronné de deux Ligues des champions (2018 et 2019).

Aujourd’hui, il est clair que Belaïli est en train de cravacher « dur » pour espérer revenir en sélection, mais arrivera-t-il à convaincre le seul décideur, à savoir le coach national ? Ce dernier ne s’abreuve pas du populisme et de la surenchère, mais se réfère à la vérité du terrain. Belmadi a toujours eu de l’affection pour Belaïli, et il a tout fait pour le réhabiliter aux yeux de la planète football, avant qu’il ne retombe dans ses travers avec les épi- sodes combien nuisibles pour sa brève carrière, que ce soit à Brest ou Ajaccio. Le mois de décembre sera, en tous les cas, décisif pour Belaïli pour espérer faire le voyage de Bouaké, sans tout autre préjugé que celui de l’aspect purement sportif.

LA FORDASSE