Pièce maîtresse de l’équipe nationale une décennie durant avant de perdre de son influence, Sofiane Feghouli a entamé cette nouvelle saison dans la peau d’un leader au Fatih Karagümrük.
Perdu de vue depuis son départ de Galatasaray, voilà presque une année, l’ancien ailier du FC Valence a repris le fil de sa carrière après un semestre au chômage technique puis six mois de remise en forme. Au cours de la seconde partie de saison 2022- 2023, le champion d’Afrique des nations 2019 avait, d’ailleurs, disputé moins de dix rencontres, neuf pour être plus précis. La faute à un manque de compétitivité flagrant, conséquence directe de ses démêlés avec l’influent Galatasaray qui lui ont coûté six mois de vacances sans solde. Le fâcheux épisode était intervenu pourtant après cinq saisons de bons et loyaux services dans le plus prestigieux club stambouliote. Apprenant que son contrat n’allait pas être prolongé et attendant vainement que son désormais ex- club lui verse ses arriérés de salaires et primes, l’ancienne pépite de Grenoble avait alors décidé de passer à l’offensive en portant directement l’affaire devant les tribunaux.
Plombé par son combat face à Galatasaray
Mécontent d’être snobé par ses dirigeants, Sofiane Feghouli avait, en effet, saisi l’instance planétaire et avait même assumé ce choix (risqué) face à l’indignation de la vox populi en affichant une détermination sans faille dans les médias turcs. « Oui, j’ai saisi la FIFA pour recouvrir mes droits. J’ai réclamé mon argent à plusieurs reprises, mais en vain. J’ai même eu une discussion avec Durssun Özbek, mais il n’a pas donné de suite. J’ai suivi de près la situation financière de Galatasaray, l’été dernier. Et comme j’ai constaté qu’il n’y a aucun problème économique, j’ai engagé un avocat pour saisir la FIFA. Je pense que c’est l’ultime solution pour percevoir mon argent », avait-il tancé.
Il rayonne de nouveau à Istanbul
Et d’être encore plus pré- cis sur son compte Twitter : « J’aime sincèrement le club et j’ai adoré jouer devant les supporters. J’en garde de bons souvenirs. Le football est ma passion et mon métier. J’ai accepté des retards pendant 5 saisons. J’ai exigé ce qui m’appartient de droit. Je n’ai volé personne et je n’ai pas facturé d’intérêts. Ensemble, nous avons gagné, le respect doit continuer », s’était-il indigné. Cette guerre face à son ancien club lui a, toutefois, porté préjudice, sportivement et … financièrement. Ses six mois au chômage, durant la phase aller de la saison dernière, lui ont valu une mise à l’écart de la sélection nationale par Djamel Belmadi qui ne pouvait tout de même pas accorder sa confiance à un élément sans club et sans compétition officielle. Ceci pour le côté sportif. Sur un plan purement monétaire, Feghouli a dû accepter un très gros effort pour pouvoir continuer à jouer à un niveau respectable en Europe et à profiter de la douceur de vivre dans l’antique Constantinople.
Belmadi aura besoin de son expérience
Son engagement dans le modeste club du Fatih Karagümrük, un sans-grade du football turc, l’a, ainsi, obligé à revoir ses ambitions financières à la baisse qui a même surpris les médias locaux. Ces derniers affirmaient, à ce propos, que l’international algérien avait accepté un salaire annuel de «seulement» 400 000 euros, soit le … dixième de ce qu’il percevait à Galatasaray (4 millions d’euros/an). Passée cette difficile saison 2022- 2023, la pire de sa carrière professionnelle entamée en 2017 à Grenoble à seulement 18 ans, le natif de Levallois- Perret a retrouvé, en ce début d’année footballistique, ses sensations et un statut de titulaire en tant que milieu axial. Ayant disputé l’intégralité des deux premières rencontres de championnat de son équipe, battue à domicile face Besiktas (0-1) puis victorieuse à l’extérieur, toujours à Istanbul, aux dépens de Basaksehir (0-2), Sofiane Feghouli rayonne de nouveau. De quoi s’attendre à ce qu’il soit de nouveau concerné par les prochaines échéances des Verts, d’autant plus que Djamel Belmadi aura forcément besoin de son expérience, de son talent et de sa hargne dans l’entrejeu.
RACHID BELARBI
