ALG : Quand Wenger rappelle les fondamentaux
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL À DOHA, NAZIM B.

En marge de la finale de la Coupe Intercontinentale qui a eu lieu à Doha, mercredi dernier, Botola a eu le plaisir
de croiser Arsène Wenger, le premier responsable du Département technique de la FIFA. Autour d’un café chaud matinal, la discussion a été très riche portant sur plusieurs sujets, et plus particulièrement sur le développement et la formation des jeunes talents, qui demeurent l’un des piliers des préoccupations de l’instance internationale du football.
Lors de cette discussion à bâtons rompus, Wenger n’a pas hésité à nous rappeler que l’Algérie, à travers deux joueurs d’origine algérienne, a deux Ballons d’Or, à savoir Zinedine Zidane et Karim Benzema. Cette nuance de taille est un message bien subtil qu’a voulu faire passer Wenger pour le football de ce pays qui, de tout temps, a donné des footballeurs d’excellent cru, tant le réservoir dans le pays et hors des frontières est immense, voire inépuisable.
Si en Europe en particulier, et en France plus précisément, les talents d’origine algérienne sont intégrés systématiquement dans le système des différents pays et bénéficient d’une prise en charge dès leur jeune âge, dans le cadre d’un cursus qui va des U-6 jusqu’à l’étage professionnel, en Algérie la machine de la formation accuse un grand retard et le système dédié à la prise en charge des jeunes catégories est toujours précaire.
Lors de cet échange, Wenger a rappelé quelques fondamentaux sans lesquels le football d’un pays n’a vraiment pas d’avenir, surtout dans un monde qui avance très vite, où l’intégration des process technologiques se font de plus en plus fort et où la concurrence est sérieusement impitoyable. Le talent à l’état pur ne suffit plus et on le constate de plus en plus.
Un bon système de détection est inexistant. Aussi une formation adéquate selon les standards admis par les instances techniques, notamment la direction technique nationale, est-elle plus que nécessaire. Et cela pour qu’un système de compétition, qui se veut valorisant chez les jeunes, permette l’émergence de talents, aujourd’hui défaillant dans notre continent.
En Algérie, l’histoire de qui forme ou qui doit former, entre les clubs et la fédération, est devenue comme l’histoire de l’œuf et de la poule. Arsène Wenger l’a balayé par de simples paroles censées et objectives. Chacun a la possibilité de former, mais tout doit démarrer de la fédération qui peut se doter de structures (académies, centres, …).
Mais, il appartient en premier chef à la fédération et à la seule fédération de mettre en place le système de formation avec ses contenus et son encadrement, ainsi que le système de compétition, très important aux yeux du patron technique de la FIFA. Pour lui, il n’y a pas de secret, et le football algérien s’en était inspiré, sans pour autant aboutir.
Il y a quelques années, de bonnes idées ont fleuri, mais qui n’ont jamais été concrétisées. Parmi lesquelles, la création d’une ligue dédiée exclusivement aux jeunes catégories, la refonte du système de compétition, la mise en place d’un championnat Elite pour les jeunes et un écrémage selon un socle pyramidal. N’est-ce pas qu’il est temps de revenir aux fondamentaux ?
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL À DOHA, NAZIM B.