ALG : Petkovic revisite ses principes

C’est aujourd’hui que le sélectionneur national annoncera sa liste des vingt-six joueurs retenus pour disputer les deux rencontres amicales du mois de juin, face au Rwanda et à la Suède.
C’est au détour de sa traditionnelle conférence de presse d’avant-stage, programmée à partir de 11h à l’auditorium Mohamed-Salah du stade Nelson-Mandela, que Vladimir Petkovic va défendre ses choix et balayera l’actualité de l’EN. Mais avant d’entamer la préparation de ces deux matches-tests programmés le 5 juin à Constantine, puis le 10 à Stockholm, le patron technique des Verts s’est posé face aux caméras de la FAF pour dresser un premier bilan de son règne de 15 mois à la tête des Verts. L’ancien driver de la Suisse en a, d’ailleurs, profité pour réaffirmer sa disponibilité de composer « seulement » avec les joueurs qu’il a sous la main. «Je suis un entraîneur qui ne se plaint pas et ne cherche jamais d’excuses. Je choisis toujours les 23 meilleurs joueurs du moment pour l’Algérie, ceux qui peuvent gagner le match et bien vivre ensemble».
«Je choisis ceux qui peuvent vivre ensemble »
Jusqu’à présent, cela a porté ses fruits. Donner trop d’importance aux absents, c’est manquer de respect à ceux qui sont là et qui doivent justement te permettre de gagner. Cela s’est avéré être une stratégie payante. Il faut bien sûr gérer les difficultés des joueurs : le manque de confiance, les blessures, le fait qu’ils jouent ou non certains matchs. Tout cela fait partie du travail. Nous avons démontré que nous sommes capables de gérer aussi des situations compliquées, comme celle d’un joueur en difficulté. Et c’est justement dans ces moments qu’il faut les appeler, leur donner du temps de jeu. Car, jusqu’à présent, cela a toujours été bénéfique : les joueurs ressentent cette confiance, et c’est cette confiance qui fait la différence sur le terrain», affirmera un Petkovic qui n’a, en parallèle, pas oublié les difficultés de son début de mandat.
«Capable de gérer les complications»
«C’est vrai qu’au début, c’était en quelque sorte un saut dans l’inconnu, Tout était à découvrir. Nous avons commencé avec deux matchs amicaux qui m’ont permis de me faire une idée sur les qualités et les difficultés de certains joueurs. Après une analyse approfondie avec mon staff, j’ai eu l’opportunité de reprendre les qualifications pour la Coupe du monde. Malheureusement, le premier match contre la Guinée s’est mal passé : nous avons perdu. Et c’était, sans doute, le point le plus bas de ces 13-14 mois. Mais nous avons pris ce moment comme un nouveau départ. Malgré toutes les critiques reçues à ce moment-là, nous avons su nous organiser, rester positifs, respectueux et continuer à travailler. Pour ma part, cela m’était déjà arrivé avec la Suisse : j’avais perdu les deux premiers matchs, mais ensuite nous avons très peu perdu durant les sept années suivantes.
«La Guinée, le pire moment…»
Et ici en Algérie, nous essayons aussi de prolonger cette série le plus longtemps possible», se remémora-t-il. Avant d’enchaîner : «Jusqu’à présent, cela s’est bien passé. Ce n’était pas toujours parfait, il y a eu des difficultés, je le reconnais, mais nous avons réussi à améliorer notre manière de jouer, à progresser mentalement, et cela est très important pour le développement. Car il s’agit d’un processus : commencer un processus est toujours difficile, mais pour le poursuivre, il faut obtenir des résultats. Et ces résultats, nous les avons eus pendant cette période, ce qui nous a permis de faire d’autres choses en plus, qui nous ont aidés à progresser et à envisager l’avenir avec plus d’optimisme». N’étant, apparemment, pas du genre à tirer la couverture vers lui tout seul, «Vlado» fera, en outre, l’éloge de tout l’organigramme fédéral qu’il a autour de lui.
«Les joueurs sont contents de venir en EN»
«Comme je l’ai déjà dit, la réactivité et les moyens mis à notre disposition – à commencer par la FAF, notre président et tout le soutien logistique que nous recevons – sont les bases pour bien travailler. Mais au même niveau d’importance, il y a aussi les joueurs, qui sont valables, motivés, positifs et qui forment un bon groupe. Il y a aussi le staff technique, qui a déjà l’expérience nécessaire pour bien organiser les choses. Avec une sélection nationale, il ne s’agit pas seulement de savoir travailler, mais aussi de savoir bien récupérer. Grâce à notre préparateur physique, nous avons une base solide qui nous permet de nous organiser efficacement du premier au dernier jour, de planifier les efforts et de tout structurer pour disputer 90 minutes à un très haut niveau.»
«La qualité du groupe m’aide»
«Je l’ai déjà dit : il y a des joueurs qui ont une grande envie, et pour bien performer physiquement, il faut aussi de la force mentale, de la volonté et une capacité de sacrifice. Et cela, nos joueurs l’ont démontré jusqu’à présent», énumérera le driver national, content de l’attitude de ses joueurs et de leur état d’esprit. «La qualité des joueurs et leur excellente préparation m’ont grandement aidé lors de ma prise de fonction dans des circonstances difficiles. Ce que je constate après un an ou plus, c’est que lorsque les joueurs arrivent, ils sont toujours souriants, à bras ouverts et très heureux d’être ici. Dans ces circonstances, il était nécessaire de travailler sur le mental et de beaucoup échanger avec les joueurs», soulignera l’ancien coach de la Lazio de Rome.
RACHID BELARBI