
De son vivant, Mustapha Mabed, cadre du sport ayant occupé le poste de directeur de la jeunesse et des sports des wilayas d’Alger et d’El-Bayadh, ceinture noire et 6e dan en judo, éducateur et formateur dans sa discipline de prédilection, auteur et journaliste à ses heures perdues, avait laissé un ouvrage consacré au sport dans la ville d’El-Harrach. C’était sa ville, son quartier de toujours et un jour, il fallait lui rendre hommage à travers cet ouvrage illustré et bien documenté qui relate la naissance du sport, d’abord à travers l’USMMC, l’Union sportive musulmane de Maison-Carré devenue après l’USMH, l’Union sportive de la Médina d’El-Harrach, mais aussi d’autres petits clubs comme le Racing, l’Etoile Filante, l’ESMC, le CREH, la JSMC, … Et ensuite bien évidemment l’USMH, ce club mythique qui aura la part du lion sur le double plan historique et vécu, marqué par le passage de grands noms, d‘illustres sportifs, d’artistes et autres personnalités marquantes.
Si Mabed était vivant, que Dieu ait son âme ainsi que les dizaines de martyrs qu’El-Harrach a enfanté, ils auraient tous certainement (re)pris d’autres armes pour contester et aller combattre tous ces imposteurs de tout bord qui ont tenté une sorte d’OPA sur l’USMH avant de prendre la fuite, laissant le désormais ex-président Sofiane Touahria seul à la vindicte populaire. Lui, qui a été ramené en janvier 2025 dans un package porté par des personnes qui ont finalement vendu du vent pour les amoureux de ce club, promettant accession, nouveau stade, un projet d’école de football, une télévision et tutti quanti. Quelques mois après, l’USMH est supplantée dans sa quête d’accession par le MB Rouissat, avant de vivre une intersaison mouvementée pour démarrer une nouvelle saison dans l’expectative.
Aujourd’hui, le club se retrouve sans président, ni entraîneur après la démission d’Azzedine Aït Djoudi, occupe le ventre mou du classement de la Ligue 2 et fait face à des perspectives peu reluisantes. L’USMH mérite plus que ça et son histoire rappelle celle d’un certain Eddir Lounghar qui devait racheter, il y a quelques années, le MC Alger, avant de rebrousser chemin, après la découverte du pot aux roses d’une arnaque bien concoctée. Ces derniers jours, la colère est montée d’un cran dans le quartier banlieusard, surtout après les graves et fracassantes révélations faites sur les médias et qui viennent s’ajouter aux dettes laissées par l’ancienne équipe dirigeante.
Une situation qui devrait interpeller les instances du football et même au-delà sur la nécessité de protéger les clubs qui sont en réalité des patrimoines immatériels renfermant l’histoire et la mémoire des hommes qui les ont façonnés durant des décennies, des mains d’aventuriers de tout bord, en faisant déjà respecter la réglementation en vigueur et veiller à l’habilité et à l’honorabilité de ses dirigeants.
MALIK MOHAMED
 
				





























