Le légendaire gardien des Verts, Raïs M’Bolhi, a refait surface pour parler de lui. Le joueur de l’ES Mostaganem s’est une nouvelle fois éclipsé, laissant son club dans l’incertitude.
Le gardien emblématique de l’équipe nationale, Raïs M’Bolhi, a de nouveau disparu. Le portier de l’ES Mostaganem, connu autant pour ses arrêts aériens que pour son tempérament volatile, a récidivé. Absent plus d’une semaine pour rester au chevet de sa fille malade, M’Bolhi, qui avait effectué son retour deux jours avant le match, s’est éclipsé le lendemain sans donner aucun signe. L’entraîneur espérantiste, Nadhir Leknaoui, a révélé ne pas savoir où il se trouvait, tout en laissant au club la liberté de juger la situation. «M’Bolhi a un engagement avec le club et pas avec moi (…) À la direction de prendre ses responsabilités», a ajouté le coach de Mostaganem. Ce n’est pas la première fois que le keeper algérien sèche les entraînements. La saison dernière, le CRB, lui non plus, ne l’avait plus revu après sa blessure à la main survenue au mois de janvier.
Une aventure atypique
Si grand par le talent, Raïs n’a pas eu une carrière du même acabit. Baroudeur de l’extrême, l’ex-gardien de l’équipe nationale a évolué aussi bien aux États-Unis (Union de Philadelphie) à l’Ouest, en Russie (Krylia Sovetov Samara) au Nord, au Japon (FC Ryukyu) à l’Est, qu’en Algérie au Sud. Un périmètre immense où M’Bolhi posera ses valises en Écosse, en Grèce, en Bulgarie, en France, en Turquie et en Arabie saoudite. Jamais plus d’une saison, à deux exceptions près : le CSKA Sofia en Bulgarie, où il sera prêté deux fois par deux clubs différents avant de s’y engager pour une saison, et l’Ettifaq FC (Arabie saoudite), où les deux parties semblent avoir trouvé un accord pour ne pas se lâcher. Le natif de Paris restera dans le club saoudien quatre saisons, le seul club où il disputera plus de cent matchs.
La sélection comme rédemption
Destiné à tutoyer les sommets, le gardien formé à l’Olympique de Marseille, et espoir du football français, aura plutôt été un globe-trotteur, ou un marin. Le Raïs a certes connu dix pays, mais en aura marqué un plus que les autres. Transcendé à chaque apparition avec les Verts, M’Bolhi connaîtra la gloire et le haut niveau en sélection : deux participations en Coupe du monde, une Coupe d’Afrique et une Coupe arabe remportée.
L’Algérien, dernier rempart d’un peuple tout entier, sera même nommé parmi les meilleurs goalkeepers de la Coupe du monde 2014, où il tiendra la dragée haute à l’Allemagne et à Manuel Neuer. Le gardien de 39 ans, maintenant en fin de carrière, n’a pas mis fin à ses travers et ne le fera sûrement jamais. Mais Raïs M’Bolhi peut disparaître des clubs, mais sûrement pas des esprits. Au point où, à son âge, certains évoquent encore son nom pour occuper le poste en sélection.
BADYS BOUFAROUA



























