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ALG : L’insoutenable légèreté d’un discours populiste

LAFORDASSE

Après une première sortie médiatique sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 1 (en arabe), chez Aïssa Madani, dans l’émission Studio El Korra, le tout fraîchement président de la Fédération algérienne de football, Walid Sadi, a enchaîné, samedi, avec, cette fois, la télévision nationale. D’abord, en faisant une apparition furtive au JT de 20 heures, pour marquer l’événement, avant d’être l’invité de l’émission 90 Sports, animée par Karim Aït- Athmane. Premier constat de cette sortie en grande pompe : le traitement de faveur dont a bénéficié le locataire de Dely Brahim, comparativement à ses prédécesseurs par l’EN- TV. La complicité était flagrante, puisque le tapis rouge a été déroulé et les caresses dans le sens du poil des journalistes sur le plateau a suscité l’agacement de nombreux téléspectateurs, plutôt intéressés par le contenu de sa feuille de route que des séquences nostalgiques d’Omdurman et des huitièmes de finale de la Coupe du Monde 2014, sans souffler un mot sur les sacres de notre football en 2019 (CAN en Egypte), en 2021 (Coupe arabe de la FIFA au Qatar) et 2022 (Coupe arabe des nations U-17 en Algérie). Le nouveau président a tout simplement zappé ces vrais titres pour débiter des inepties, surtout qu’il n’a toujours pas effectué la passation des pouvoirs et pris possession des dossiers de la Fédération en bonne et due forme.
Dans leur démarche, plus courtisane que journalistique, les confrères de la Télévision publique ont tenté d’en savoir le plus possible sur les priorités du président fraîchement élu, qui, malheureusement, redoublait de contradictions et de légèreté. Il faisait preuve d’un manque flagrant de maîtrise des thématiques, auxquelles il n’était pas préparé, répétant par cœur des répliques sur chaque sujet à la manière des mauvaises chroniques d’un certain hurleur de Doha ! Il ne pouvait que cumuler les contradictions, déroutant les téléspectateurs. D’un côté, il se voulait rassembleur une main tendue et l’autre sur le cœur ne faisant pas dans l’exclusion, mais de l’autre, il envoyait quatre têtes à l’échafaud : celles de Djamel Haimoudi, le patron de l’arbitrage installé depuis une année seulement et récemment désigné dans la commission de la CAF tout en étant responsable de l’arbitrage de l’UNAF – bravo pour la diplomatie sportive – ; de Mounir Debbichi, le secrétaire général qui, logiquement, est sur un siège éjectable depuis un bon moment et le docteur Mustapha Biskri, directeur technique national depuis à peine neuf mois, et enfin Abdelkrim Medouar, le sulfureux président de la Ligue de football professionnel. En attendant d’autres, certainement, car la purge n’est pas, apparemment, terminée.
Sur le Centre technique national de Sidi Moussa, Sadi n’a pas été tendre. Or, tous les représentants de la presse présents lors de l’AGE n’ont rien constaté de dégradant ni catastrophique. Exagérer les choses pour se donner raison par la suite, c’est une ancienne technique propagandiste affectionnée par les colonisateurs, pour se donner bonne conscience. De même que pour la situation du football professionnel, Sadi a esquivé le fait que c’est durant le règne de son gourou, Mohamed Raouraoua, que ce projet mort-né a été mis en place avec les dégâts que l’on connaît aujourd’hui. Un héritage catastrophique. Le pire du pire, c’est que Sadi envisagerait de faire renaître une Ligue 2 professionnelle ! Avec quel argent et comment, alors que plusieurs clubs, dont le statut est toujours professionnel, sont en train de péricliter ? Au sujet de la situation financière de la Fédération, il a été dans le vague absolu, tout en avançant des affirmations sans connaissance des bilans officiels et des résultats d’exercices. Il a insinué que la situation était meilleure à son départ, en 2017, avec le Bureau fédéral de Raouraoua, oubliant que cela remonte à sept ans déjà et que c’est son mentor qui a gelé les subventions de l’Etat depuis 2016, faisant perdre à la FAF la bagatelle de 245 milliards de centimes au football et à son développement. Et cela pour conserver son fauteuil.
Aujourd’hui, Sadi devrait se démener pour recouvrer au moins une partie de cet argent ainsi que celui détenu par l’EPTV, qui dépasse les 60 milliards de centimes, notamment la quote-part de la LFP et donc des clubs, surtout ceux démunis et sans sociétés qui injectent des milliards annuellement. Quant à la formation, retour à la case de départ, puisqu’il n’y aura plus d’académies, seuls les clubs – qui ne forment pas – qui devront s’occuper de ce volet. Quand on sait que plusieurs fédérations à travers le monde font de la formation et du développement leur cheval de bataille, à l’image des Fédérations française, allemande, sénégalaise et bien d’autres. On s’arrêtera-là, car l’essentiel du discours de Sadi était plutôt à propension populiste qu’objective, laissant transparaître un chapelet de récitations, rappelant le discours des Raouraoua III et leurs relais depuis plusieurs années. Quant à l’appel de Gianni Infantino, l’histoire est à raconter lors d’une prochaine chronique. Histoire d’en rire ! S’agissant de la mise en conformité des statuts, chut, chut, chut ! Il ne faut pas en parler. Le diable est dans la boîte.
LAFORDASSE

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