
Au moment où l’on parle dans les sphères financières d’un éventuel recours à une loi de finances complémentaire (LFC) pour 2025, dans un contexte économique en pleine mutation et face à des besoins plutôt croissants, l’heure est à la préparation du projet de Loi de finances (PLF) 2026, dont,le budget des sports. Si, pour certains, c’est le moment du farniente et du congé annuel bien mérité, après une année bien chargée, pour d’autres c’est le moment pour de préparer les échéances à venir, comme le projet de Loi de finances (PLF) 2026 sur laquelle doivent plancher les différents départements ministériels, dont celui des sports.
Ce projet devra être fin prêt d’ici la rentrée sociale de septembre 2025 afin d’être ensuite examiné et débattu par l’Assemblée populaire nationale (APN) avant son adoption quelques semaines après par le gouvernement. Qu’en sera, pour ce qui nous concerne, du budget prévisionnel du secteur des sports, dont le département est parmi les plus desservis par la manne du Trésor public ? Sachant au passage que le budget de 2025 a été élaboré avant la décision de séparer le ministère de la Jeunesse et des Sports en deux départements, avec deux ministres et leurs structurations respectives.
Le secteur de la jeunesse et des sports représentait à peine 0,72% de l’autorisation totale d’engagement pour l’ensemble des ministères pour 2025 ! Pis encore, l’autorisation d’engagement de 2025 a connu une baisse d’un montant de – 220 813 000 DA, puisqu’elle passera de 121 975 380 000 DA en 2024 à 114 702 857 000 DA en 2025. Et c’est le sous-chapitre consacré au sport qui a été le plus affecté puisque l’autorisation d’engagement est passée
de 32 950 961 000 DA (2024) à 21 457 559 000 DA (2025), soit une baisse de – 5 359 578 000 DA. Par contre, les sous-chapitres Jeunesse et Administration générale ont connu, eux, des hausses respectives de + 2 240 648 000 DA (passant de 7 853 660 000 DA en 2024 à 9 234 264 000 DA en 2025) et + 2 898 117 000 DA (passant de 81 170 759 000 DA en 2024 à 84 011 044 000 DA en 2025).
Comme en 2024, l’Administration générale devait consommer le plus gros du budget avec 73% du financement alloué à ce secteur, soit une hausse de 6,5% (66,5% en 2024). Après avoir connu une augmentation significative destinée aux projets et aux acteurs durant les deux exercices précédents (2023 et 2024), le secteur a marqué une baisse qui serait motivée, selon certaines sources et quelques spécialistes, à l’absence de grandes échéances sportives et des rendez-vous durant l’année 2025, comparativement à 2024, année olympique par excellence. Reste à savoir quel serait les budgets à inscrire dans le PLF 2026, à l’ombre d’éventuels changements, puisque certaines informations évoquent une nouvelle restructuration en reformant un seul département ministériel, la jeunesse et les sports.
A l’évidence, le secteur des sports a besoin d’une réévaluation des mobilisations financières d’au moins trois à quatre fois le montant actuel, tout en réduisant le train de vie de l’administration centrale et ses démembrements qui représentent au moins 80% de l’enveloppe allouée au secteur. Les exigences du secteur sont sans cesse en augmentation devant les besoins de la haute performance et des athlètes appelés à rivaliser sur le double plan continental et mondial ainsi que ceux du développement et de la formation d’une masse de jeunes athlètes, y compris le sport scolaire et universitaire, en augmentation exponentielle également.
– MOHAMED MALIK