Au lendemain de son élection à la tête de la Fédération algérienne de football, Walid Sadi a fait la ferme promesse devant l’assemblée générale, la famille du sport-roi en Algérie et l’opinion publique de frapper d’une main de fer et sévir dans le domaine de l’arbitrage. Un dossier lourd où d’entrée, le nouveau patron de la FAF a décidé, tout comme ses prédécesseurs, de changer les têtes, en intronisant dans un premier temps le tout frais membre du Bureau fédéral Ahmed Kharchi.

Mais, quelques jours seulement après, il a demandé à être déchargé pour s’occuper de la Ligue nationale de football amateur (LNFA) après le départ d’Ali Malek. Dans le même temps, Sadi désigne Mehdi Abid-Charef ( notre photo) en qualité de directeur national de l’arbitrage (DNA) en remplacement de Djamel Haïmoudi qui a compris sa peine en s’éclipsant avant qu’il ne soit vraiment limogé. Il est imité par le professeur d’université, Abdelhak Etchiali, poussé lui aussi vers la porte de sortie, malgré ses compétences et son vécu pour avoir été le seul à prendre part à trois Coupes du monde (2014, 2018 et 2022).

Résultats des courses : rien n’a changé dans le domaine de l’arbitrage. Pis encore, les choses ont empiré avec des désignations qui posent plusieurs interrogations, mais surtout des bourdes et des erreurs d’arbitrage à la pelle. Il n’y a pas une journée qui passe sans enregistrer son lot de fautes commises et de dérapages en tout genre, alimentant directement la violence dans les gradins qui prend des proportions plus qu’inquiétantes en cette fin de saison où les enjeux divers vont prendre e dessus sur le jeu, le beau spectacle et le fair-play.

Pourtant, le début de saison a été marqué par des actions plus spectaculaires qu’efficaces, comme la convocation des arbitres devant la Commission fédérale de l’arbitrage (CFA) en publiant carrément leurs noms sur le site de la fédération ou bien suspendre des referees voire sanctionner lourdement certains d’entre eux (radiation), sans pour autant que la courbe des fautes arbitrales ne prenne une trajectoire descendante. Puis, lors de la traditionnelle cérémonie de remise des badges des arbitres internationaux, le président de la FAF a une nouvelle fois haussé le ton exigeant plus de rigueur et moins … d’erreurs !

Sauf qu’un arbitrage de haut niveau ne se décrète pas si tous les problèmes qui rongent ce volet ne sont pas résolus dans le fond. Si l’environnement dans lequel évolue l’arbitre n’est pas sérieu- sement pris en charge, en matière de sécurité d’abord, puis d’indemnisation, il ne faudra pas s’attendre à grand- chose. La mainmise sur la désignation des arbitres souvent dénoncée, les sanctions arbitraires contre plusieurs arbitres, et le recours à une désignation hors territoire géographique, sont également des problématiques qui nécessitent un examen et des solutions réelles et non de replâtrage, juste pour calmer les esprits.

Ce lundi, le président de la FAF a réuni une nouvelle fois les membres de la CFA, en présence des responsables des trois ligues (LFP, LNFA et LIRF) pour examiner la situation et tenter de trouver des solutions, même si tout le monde sait que les promesses resteront toujours sans lendemain. L’arbitrage est victime non seulement de l’instabilité qui règne au sein de la fédération — 5 responsables à la tête de la CFA et leurs équipes respectives, ces 5 dernières années — mais également de l’inexpérience criante de l’actuel locataire de Dely Brahim.

LAFORDASSE