Si la double qualification de notre équipe nationale aux phases finales de la CAN-2025 et en Coupe du monde 2026 est en soi un motif de satisfaction, il n’en demeure pas moins que la manière de jouer des coéquipiers du capitaine Riad Mahrez n’a pas convaincu le large public sportif national. Il n’y a qu’à voir les avis d’experts footballistiques, qui ont été presque unanimes à conclure que le sélectionneur national, Vladimir Petkovic, n’a pas réussi à exploiter les potentialités des joueurs qu’il avait sous la main pour s’en apercevoir.
Il est vrai que le rendement de l’équipe nationale dans la plupart des matchs joués dans les doubles éliminatoires (CAN et Coupe du monde) a été très moyen et pas du tout à la hauteur du statut et du rang des Fennecs. D’ailleurs, déçus par la qualité du jeu des poulains de Petkovic, les supporters de l’équipe nationale n’ont pas exprimé leur joie en sortant dans la rue. Ils se sont juste suffi de prendre acte de la 5e qualification de leur pays à un Mondial.
Et là, viendront d’autres voix discordantes pour minimiser le doute, et même la déception des partisans du beau jeu en relativisant. Pour elles, objectif a été atteint et l’essentiel, c’est la qualification après en avoir raté deux précédentes éditions. Il faut dire que cette thèse s’est imposée car bénéficiant
de l’apport des médias. En effet, la plupart des consultants sportifs des chaînes de télévision défendaient farouchement le sélectionneur national. Pour eux, il a «réussi» le plus important, à savoir qualifier les Verts en Coupe du monde après huit années d’absence.
Parlons justement d’objectifs ! Les révélations faites par Botola sur ce qui aurait été exigé ou demandé (c’est selon) au successeur de Djamel Belmadi, des non-dits subsistent. Ainsi donc, la FAF lui aurait fait signer un contrat sans objectif clair pour la CAN. Il lui est seulement demandé de faire des efforts pour qualifier les Mahrez et consorts au deuxième tour de la phase finale de la CAN, prévue à la fin de l’année en cours ! Les juristes de la fédération ont-ils voulu mettre à l’aise le sélectionneur national pour qu’il ne refuse pas l’offre de l’Algérie ? Peut-être.
Étant souveraine, l’instance présidée par le ministre des Sports, Walid Sadi, devait exiger de son prestataire sportif des objectifs bien définis, d’autant qu’en termes juridiques, on ne demande pas dans un contrat, mais on exige (obligations et droits), un objectif en contrepartie de rémunération. À l’évidence, la partie perdante dans ce contrat n’est autre que la fédération. Vladimir Petkovic choisira ses 25 joueurs pour la CAN et ira au Maroc « pour faire des efforts pour qualifier l’Algérie au second tour ». S’il ne réussit pas, il «aurait fait des efforts», quand-même.
– MUSTAPHA MAZOUZI






























