En attendant de connaître ses futurs adversaires dans la quête du billet qualificatif à la prochaine Coupe d’Afrique des Nations, Vladimir Petkovic a désormais une idée bien précise sur ce que valent tous les éléments dont les noms ont été cochés sur les listes de mars et de juin.

Dans cette course à la qualification à la CAN marocaine de 2025, sur le créneau d’horaire de laquelle la CAF et la FIFA sont toujours en désaccord, le sélectionneur national aura, bien entendu, une plus large marge de manœuvre que lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2026 où la moindre erreur se paye cash. Avec un statut de tête de série qui lui épargnera de croiser le fer avec les gros bras du continent, l’EN ne devrait pas avoir trop de difficultés à assurer sa présence de l’autre côté de la frontière ouest, l’année prochaine, étant donné qu’il y aura 23 qualifiés sur le terrain sur les 48 nations footballistiques engagées, en plus des Lions de l’Atlas en tant que pays hôte.
Dans un groupe de quatre, il suffira, en effet, aux coéquipiers d’Ismaïl Bennacer de finir à l’une des deux premières places pour honorer leur contrat et atteindre ce premier objectif intermédiaire, en espérant de faire beaucoup mieux lors de la phase finale au royaume chérifien que lors des deux dernières désastreuses campagnes, au Cameroun (2022) et en Côte d’Ivoire (2024). Une mission largement à la portée des Verts si l’on se fie à l’abondance de biens au sein du vestiaire de l’EN sur le double plan de la qualité et de l’expérience.

L’accès à la CAN pour préparer le Mondial

Forcément conscient de cette vérité, Petkovic pourra, dès lors, mettre à profit ces six actes répartis sur trois mois seulement, soit entre le 1er septembre et le 20 novembre 2024, pour mieux mettre en place son assise tactique et trouver la meilleure formule à même d’être fin prêt quand reprendront les éliminatoires du Mondial-2026 avec les 5ème et 6ème journées qui opposeront l’Algérie au Botswana et au Mozambique entre le 17 et le 25 mars 2025.
D’autant plus qu’à la faveur du statut de tête de série qui lui évitera d’avoir des adversaires du calibre du Maroc, du Sénégal, du Nigéria, de l’Egypte, de la Côte d’Ivoire, de la Tunisie, du Mali, du Cameroun, de l’Afrique du Sud, du Burkina Faso ou encore du Congo, soit les 12 premières nations africaines au récent classement FIFA d’avril, la sélection nationale pourra quand même hériter de sacrés clients comme le Ghana, la Guinée, la Zambie, l’Angola ou encore le Cap-Vert, ce qui ne sera que d o u b l e m e n t bénéfique en tant que tests grandeur nature dont toute ambitieuse formation a besoin pour… grandir.

Trois mois d’essais « officiels »

C’est dire l’incroyable chance qu’aura Vladimir Petkovic pour mettre en place ses idées dans un cadre officiel sans pour autant que la barre des exigences soit trop élevée pour l’empêcher de tester des variantes, lancer de nouvelles têtes ou encore se passer d’incontournables pièces maîtresses afin de donner du temps aux habituels seconds couteaux. Le fait que le calendrier soit condensé et que les dates des six rencontres rapprochées comme jamais précédemment suggère, en parallèle, une mobilisation continue pour parachever ce chantier ouvert et parfaire la préparation de l’EN en perspective des éliminatoires de la Coupe du monde 2026. L’obtention, en route, du titre de séjour au Maroc ne pourra, d’ailleurs, que nourrir davantage l’ambition des Verts et aiguiser encore plus leur appétit, ce qui ne sera que tout bénef’ pour un Vladimir Petkovic, parfaitement servi comme personne à sa place auparavant.

RACHID BELARBI