De notre époque, les gens n’ont plus le temps de prendre le … temps de vivre, et encore moins de lire ! Ils passent leur temps à courir derrière un idéal, un intérêt ou un objectif. Et pourtant, lors d’un voyage par avion, l’idée était plus qu’intéressante de plonger dans un ouvrage qui sera bientôt sur les étals des librairies, mais également disponible sur la plate- forme Amazon. Entre l’attente en salle d’embarquement et surtout durant les deux heures de trajet de ce voyage, découvrir les «250 grandes et petites histoires du football algérien (Media Sports Editions)» du prolifique Ahmed Bessol Lahaouari a été un réel plaisir, tant ce livre de poche aussi captivant se laisse lire comme un chapelet. (Le livre sera bientôt en librairie. Il est déjà disponible sur Amazon. com).
En effet, dès la première histoire, sous le titre de « Duel entre Lalmas – Tahir », le ton est vite donné, l’en- chaînement est systématique et l’envie est grandissante de découvrir toutes ces anecdotes, les unes après les autres. En réalité, Ahmed Bessol invite le lecteur au voyage dans toutes les époques, sans chronologie ni un quelconque rubricage thématique. C’est ainsi qu’on peut passer d’un Hadefi qui voit rouge au bidonnage contre Belmadi ou bien de la dignité du MC Oran, dont les faits se déroulent en 1955, aux chaussures de l’équipe nationale sans le Puma, qui rappellent les à-côtés d’une première participation en Coupe du Monde, durant l’été 1982, sans oublier le superstitieux Raauraoua qui a envoyé son mage à Marrakech.
Le fait déjà d’en parler, on a cette envie de raconter toutes ces histoires, savamment narrées par Ahmed Bessol qui, comme à son habitude, a cette faculté de vous plonger dans un contexte factuel, de vous donner cette possibilité de laisser libre à votre ima- gination lorsque les faits remontent dans le temps. A travers les « 250 grandes et petites histoires du football algérien », l’au- teur raconte en fait le sport-roi national, à travers les époques : durant la présence coloniale, au lendemain de l’indépendance et puis la période contemporaine, avec ses hauts et ses bas. Ses faits d’armes aussi bien que ses dérives, mais toujours avec une note d’humour ou de sarcasme, qui trahissent le caractère entier et trempé de l’auteur.
L’autre bémol de cet ouvrage, qui plaira sans aucun doute, c’est qu’il permet au profane d’aller à la découverte en se disant : Waouh ! notre foot, c’est tout ça ! Et au lecteur averti de se remémo- rer le passé et le présent au fil des pages, en redécouvrant des faits avérés et en confirmant des anecdotes passées à la machine du travail laborieux de l’auteur à authentifier et à sourcer tous ces récits, tout en prenant la peine subtile d’en exposer les acteurs, dont certains ont bien voulu garder l’anonymat. Le but n’étant pas de faire le procès, mais de partager et de faire savourer aux lecteurs un vécu et des reflets de ce qu’a été et ce qu’est notre football, sur et en dehors du rectangle vert, mêlant sport, mais aussi politique, sociologie et une espèce d’anti-cancel culture réductrice.
Puis, en arrivant à la dernière histoire, celle de la fugue de Zenir, l’embléma- tique capitaine du MC Alger, on n’a qu’une seule envie : c’est pour quand la suite ? Dans ses vieux cahiers et dans sa mémoire, le généreux Ahmed Bessol Lahouari en a certainement d’autres vertes et pas mûres à nous raconter. Alors, espérons que la conta- gion prenne et qu’il nous gratifie à l’avenir d’une suite, pourquoi pas 1 000 grandes et petites histoires du football. On en raffolera certainement.
– MOHAMED MALIK
Bientôt en librairie et déjà disponible sur Amazon. com
