
Une information publiée par Botola annonce que si le club amateur du MO Béjaïa entame un excellent début de saison en D2 amateurs, occupant la place de leader, en revanche, au coup de sifflet face au Chabab Beni Thour, ses joueurs ont déposé leurs maillots sur la pelouse. Ils protestaient ainsi contre le non-paiement de leurs salaires et primes (!?). Bien avant eux, d’autres clubs ont adopté la même méthode obligeant la fédération à solutionner les problèmes.
Devant de telles situations consécutives à la catastrophique gestion du football national de 2010 à 2017, l’instance fédérale a vaille que vaille tenter de placer des garde-fous. Elle a rejeté tout accord financier d’un club amateur avec un joueur, en contrepartie, elle a approuvé que des indemnités ou primes (de sueurs et de victoire) lui soient versées. Une décision jugée inopérante et insuffisante pour les joueurs et les managers ont mis en place des subterfuges dont l’une consiste à saisir les tribunaux civils.
Au risque de se répéter, les clubs amateurs, à l’image des professionnels, vivent au- dessus de leurs moyens avec des gestions budgétivores hors de tous contrôles. Malgré des aides substantielles de l’Etat, des collectivités locales, des sponsors et de mécènes, ils accumulent des dettes et les banques sont souvent saisies pour bloquer leurs comptes. Des réseaux sont même constitués pour informer les créanciers de tous bords, de l’arrivée des subventions, afin qu’ils puissent récupérer leur argent.
Aujourd’hui, on ne peut pas dire que le football amateur, qui reste un important vivier, est parfaitement structuré, réglementé et surtout respectueux des textes. On ne peut pas dire également qu’il a un avenir radieux, tout simplement parce qu’il vit mal son statut. Un autre danger le guette : il risque d’être contaminé par une éventuelle division de la rivalité entre le football du monde rural et celui du monde urbain. Ce dernier finira par rendre les armes devant les difficultés financières et surtout infrastructurelles qu’il rencontre au fil des saisons.
En effet, si d’aventure on s’intéresse au développement du football amateur, on constate que celui de la campagne finira par encercler celui de la ville pour le dominer totalement. Il possède un atout considérable : son infrastructure sportive qui est à la disposition d’un seul club, voire deux au maximum, à l’inverse de l’autre dans l’obligation d’en accueillir plusieurs lors des séances d’entraînements, quant à la programmation des matchs … Un handicap majeur qui se traduira forcément par une nouvelle configuration du paysage de la balle ronde.
Devant le résultat obtenu en ce début de championnat par son équipe, un dirigeant qui n’est pas un perdreau a lâché, désabusé : «Le football amateur n’a aucun avenir dans les villes.» Faut-il le croire ?
-ABL.






























