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ALG : Les clubs algériens limités par les décisions improvisées de la FAF

DJAMEL OUAGLAL

La deuxième journée des compétitions continentales interclubs a montré la limite des clubs algériens engagés en Champions League ou en Coupe de la CAF. Seule l’USM Alger est parvenue à faire le plein avec un deux sur deux, la JS Kabylie et le MC Alger n’ont récolté qu’un seul point en deux rencontres, alors que le CR Belouizdad a sombré devant un novice, l’AS Otohô, balayé il y a quelque temps par le MC Alger (9-0). À l’heure où les clubs africains les plus compétitifs misent sur la profondeur et la stabilité de leurs effectifs, les formations algériennes, elles, continuent de subir les conséquences de décisions fédérales mal pensées. La mesure imposée par la FAF, limitant les effectifs à 27 joueurs dont cinq nés en 2005, se révèle aujourd’hui handicapante, notamment pour les équipes engagées dans les compétitions interclubs de la CAF.

Le contraste est saisissant. A titre comparatif, Al-Ahly du Caire évolue avec plus de 30 joueurs, dont cinq étrangers, soutenus par un budget colossal de 176 millions de dollars. Une puissance financière et sportive qui lui permet de rester compétitif sur tous les fronts. Mamelodi Sundowns, autre mastodonte continentale, aligne 36 joueurs dont huit étrangers, avec un budget frôlant les 90 millions de dollars. Même l’Espérance de Tunis, pourtant moins dotée, fonctionne avec 36 joueurs, neuf étrangers et environ 30 millions de dollars de budget.
Face à ces armadas, les clubs algériens arrivent avec des armes dérisoires. Le MC Alger, engagé cette saison en Champions League, travaille avec un budget d’à peine 3 millions de dollars, seulement 27 joueurs, dont quatre étrangers et cinq éléments U21 imposés. Une restriction que les entraîneurs jugent difficile à assumer, surtout lorsqu’ils doivent gérer les absences, les blessures, les longues compétitions africaines et les calendriers surchargés.

La situation devient encore plus critique alors que la FAF tente de corriger en urgence les erreurs du mercato estival. Le Bureau fédéral a annoncé un assouplissement pour la fenêtre hivernale en autorisant sept nouvelles recrues, au lieu de cinq auparavant. Une décision motivée par le «contexte exceptionnel»
de la saison 2025-2026, marquée par une accumulation rare de compétitions : CAN, Coupe arabe, tournois interclubs africains. Cette ouverture tardive a toutefois du mal à masquer la contradiction. Comment les clubs pourraient-ils véritablement se renforcer quand la limite des 27 joueurs, dont cinq U21 obligatoires, reste intangible ? Les équipes comme l’ES Sétif, le MC Alger ou le MC Oran doivent jongler entre compétitivité immédiate et contraintes réglementaires rigides.

La volonté de promouvoir les jeunes talents est louable, mais l’imposer de manière uniforme, sans tenir compte du niveau d’exigence des compétitions internationales, crée une distorsion flagrante. D’autant plus que les clubs voisins ont la liberté de construire des effectifs plus larges, mieux équilibrés et mieux armés pour résister à l’usure de la saison. Aujourd’hui, la réalité est simple, les clubs algériens partent au combat continental avec des moyens réduits et une marge d’erreur inexistante. Pendant que leurs rivaux renforcent sans limites, eux doivent composer avec une réglementation qui les prive de profondeur et les expose.
Il est clair qu’avec ces données, il ne faut surtout pas trop demander aux clubs algériens. –

DJAMEL OUAGLAL

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