Devant le regain de violence qui s’est emparé des stades algériens ces derniers mois et devant l’impuissance des instances du football à y faire face, les autorités ont décidé de reprendre les choses en main. Fini le temps des hésitations, des discours creux et des communiqués sans lendemain dont nous ont habitués les instances du football. Une réunion sous la direction du ministre des sports et président de la fédération, Walid Sadi a eu lieu regroupant, les présidents des clubs de la L1 et de la L2 amateur en présence des représentants des différents corps de sécurité qui auraient repris la main en ce qui concerne le volet sécurisation et encadrement des matchs de championnat.

Devant le regain très inquiétant de la violence dans et autour des stades de football, des discours haineux et régionalistes que propagent certains médias inconscients et populistes, les hautes autorités ont instruit le ministre des Sports à l’effet de réunir les différents acteurs du sport-roi afin de définir en urgence une stratégie efficiente susceptible de freiner un fléau qui peut déborder sur d’autres considérations. D’autant que lors du match Olympique Akbou – MC Alger, les tribunes étaient en ébullition bien que les choses se soient au final bien passées. Une première alerte qui a interpellé les services de sécurité et certains observateurs avertis, de gros risques d’incidents.

Selon nos informations, la décision la plus importante est relative à la reprise en main par les services de sécurité des volets encadrement et organisation lors des rencontres des deux L1 et 2. Ces services composés de professionnels étaient pratiquement tous représentés lors de cette réunion (Direction générale de la sûreté nationale, le Commandement général de la Gendarmerie nationale, la sécurité intérieure, le ministère de la Justice et celui de la Communication). Et les présidents de clubs ont compris qu’il était temps de participer à contrer les fauteurs de troubles dans les stades et s’il le faut leur interdire leurs accès comme c’est le cas à l’étranger.

Dans la même journée, l’Autorité de régulation de l’audio-visuel (ARAV), a fini par réagir en prononçant une suspension d’une émission sportive sur la chaîne privée Ennahar TV suite à des propos inappropriés prononcés par un consultant-invité et deux avertissements ; Dans la foulée, elle a brandi une menace contre El-Heddaf qui s’est érigé en tribunal du football, avant l’arrêt de leurs deux émissions « phares » dont l’opinion sportive et les réseaux n’ont cessé de demander un écran noir. Tant et si bien que des parlementaires jusque -là spectateurs sont montés au créneau.

Ainsi, un membre de l’Assemblée populaire nationale (APN), Abderrahmane Salhi a dénoncé cette même chaine, alors que son collègue Mustapha Bassiri a interpellé le ministre de la Communication à travers une question écrite sur le même sujet de la violence et du discours de haine distillé sur certains plateaux TV, privés. Désormais, il ne reste plus qu’à attendre avec beaucoup d’espoirs, les résultats durant les prochaines journées de cette réunion et de l’intervention de parlementaires.

LAFORDASSE