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ALG : Le professionnalisme de Raouraoua est enterré

LAFORDASSE

Ouf ! Il a fallu du temps, mais on y est arrivé. Quand le problème est pris à l’envers ou par le mauvais bout, il ne faut pas s’attendre à grand-choses, et encore moins à des solutions sérieuses et salvatrices. C’est le cas du dossier de professionnalisation du football en Algérie, pour éviter de dire football professionnel, car les deux concepts sont bien différents. Pour le premier, il s’agit du projet décrété en 2010, du temps de l’ex-président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, ( à droite de notre photo en compagnie de l’ex-président de la République, Abdelaziz Bouteflika)  et dont les retombées aujourd’hui font toujours souffrir le trésor public et plombent un projet mal géré dès le départ. La preuve ? Une orientation du premier magistrat du pays a provoqué la panique dans le milieu et amené le nouveau ministre des Sports à prendre la problématique à bras-le-corps.

Pour le second, à savoir le football professionnel, il s’agit d’une digression de ce qui existe ailleurs, mais sans les règles et l’environnement nécessaires pour la simple raison qu’il y a une spécificité algérienne :
le projet est quasi soutenu sur les deniers publics, que ce soit à travers les groupes et les entreprises publiques, ou bien par des aides et subventions directes, y compris celles détournées des clubs sportifs amateurs (CSA) vers des entités professionnelles, en transgressant la réglementation. En 2013
déjà, des voix tout offusquées, ici et là, s’élevaient pour dénoncer les masses dérives encouragées par ceux-là mêmes qui ont sollicité l’État à s’engouffrer dans cette voie et qui ont accompagné ce faux projet vers le mur.

Ceux qui avaient les pouvoirs à l’époque n’avaient rien tenté pour arrêter le ’’massacre’’ vu que la manne venant de l’État, évaluée par la DCGF (Direction de contrôle de gestion et des finances des clubs professionnels) en 2020 à 1 300 milliards, a profité aux joueurs ‘’professionnels’’ et à une faune de dirigeants et d’agents, y compris des « journalistes » (ils se reconnaîtront) et des épiciers du coin convertis dans les juteux transferts de joueurs. Ainsi, il y a plus d’une décennie, le chapitre salaires des joueurs engloutissait, à lui seul, plus de 90% du budget des clubs des L1 et L2 avant que la Fédération, du temps de Kheïreddine Zetchi, ne décide de limiter les clubs professionnels à la seule L1.

Le même constat est fait aujourd’hui, mais avec une inflation qui est passée par là, puisque les quelques joueurs, qui émargeaient à 300 millions de centimes/mois de salaire, sont passés depuis à 1 milliard/mois. Toujours en 2013, sur les 381 joueurs que comptait la Ligue 1, 127 (soit 40%) avaient un salaire se situant entre 800 000 DA et 1 000 000 DA/mois, alors que 29 joueurs (soit 9%) culminaient à plus de 3 000 000 DA/mois. Aussi le ministre des Sports est-il attendu sur un réel projet avec de véritables mécanismes et surtout une application de la réglementation existante, dont la réactivation de la DCGF, et non pas des directives données à des entités régies par le code de commerce pour revoir le train de vie des clubs et un réajustement des masses salariales.

Tout cela dans un environnement économique spécifique ne réunissant pas encore les conditions de réussite d’un tel projet, comme c’est le cas dans d’autres pays.

LAFORDASSE

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