
Une lecture rapide du dernier compte rendu du Bureau fédéral de la Fédération algérienne de football, le premier post- élection pour le nouveau mandat 2025-2029, fait vite rappeler à un passage du discours du président Walid Sadi, lors de son élection du 21 septembre 2023 pour terminer le précédent mandat (2021-2025). Ce jour-là, Sadi avait bien signifié que la gestion de la fédération devait revenir à l’époque d’avant 2017, où la priorité était donnée, entre autres, à la sélection nationale et à une qualification pour la Coupe du Monde.
Durant cette période, l’Algérie avait effectivement renoué à deux reprises avec le grand-rendez planétaire de la balle ronde en 2010 et 2014 sous l’ancien président Mohamed Raouraoua. Avec l’avènement de Walid Sadi, c’est donc, le même objectif qui est apparemment visé, car au-delà de l’aspect purement sportif gratifiant et l’exposition médiatique qui en découle, il y a aussi et surtout le volet économique et ses retombées sur les caisses de la fédération, sans oublier l’enjeu politique d’être parmi le gotha mondial du sport le plus populaire au monde.
Et cela, même si le nombre de sélections participantes s’est vulgarisé à 48 et où l’Afrique passera à 9 sélections, voire 10 avec la possibilité du barrage, au lieu de 5 jusqu’ici (depuis de l’édition de 1998 en France). A ce jeu de calcul, rien que les chiffres en dollars de la dernière Coupe du Monde -2022 au Qatar ont de quoi donner le tournis à plus d’un puisque la dotation offerte par la FIFA était de 440 millions de dollars, reversés aux sélections participantes, en fonction de leur parcours.
Ainsi, le fait de prendre part au seul premier tour (phase de poules) a permis à chaque fédération d’engranger la bagatelle de 9 millions de dollars (soit 8,7 millions d’euros ou 1 305
MDA, soit 130 milliards de centimes). Une manne que toute association-membre rêve d’obtenir, et pas que puisqu’un passage en huitièmes de finale est coté à 13 millions de dollars (soit 188,5 milliards de centimes) qui sonneront et trébucheront dans les caisses, et ainsi de suite par rapport au parcours jusqu’à la finale où le gagnant repartira avec 42 millions de dollars et le finaliste malheureux avec 30 millions de dollars.
C’est dans cette perspective que s’inscrit la FAF, mais seulement avec l’espoir de voir ces bénéfices impacter le secteur de la formation et du développement, car avant 2017, malheureusement, ce volet a été complètement abandonné et ignoré, alors que c’est ce volet névralgique qui fait la différence entre les nations du football qui, par la suite, sont pesées aux titres qu’elles gagnent et non pas au … nombre de participations ! Sauf si le football algérien ne soit réduit qu’à une simple affaire de sous, sans son côté prestigieux et gratifiant.
Car l’argent vient et part, mais les trophées restent et témoignent de la grandeur d’une nation footballistique et de ses dirigeants