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ALG : Le forfait du CHAN, une trop grosse couleuvre !

NAZIM BESSOL

Quel est le lien entre le dévelop- pement des petites catégories, du football féminin et le Championnat d’Afrique des joueurs locaux, le CHAN ? A priori, aucun si ce n’est que le second peut constituer un objectif ou un rêve pour les gamins tapant dans un ballon, à condition qu’ils soient de sexe masculin (le CHAN féminin n’existe pas encore). Pourtant, la Fédération algérienne de football (FAF), ou plus exactement son Bureau fédéral, a réussi la prouesse de trouver au moins un lien, voire une relation de cause à effet. Lors de sa réunion, samedi au Centre technique de Sidi-Moussa, le BF a entériné une information qui était dans l’air depuis mercredi dernier. En effet, réuni à Nairobi (Kenya), le Comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF) a annoncé la tenue de la 8e édition du CHAN-2024 (du 1er au 28 février 2025) entre l’Ouganda, la Tanzanie et le Kenya. Et dans le compte rendu (de plus en plus pauvre) publié sur le site de la Fédération, la FAF fait une surprenante annonce.

Dans le chapitre II (compétition internationales), elle fait savoir que « le Bureau fédéral a pris la décision de ne pas participer à cette compétition [CHAN-2025, NDLR] et de réorienter les efforts et moyens en direction
des jeunes catégories, masculines et féminines. » Une résolution adoptée et publiée sans rougir par l’organe déli- bératif de la FAF. Plusieurs questions se posent alors, à commencer par les motivations réelles de ce retrait. Tout comme la pertinence d’accorder l’ex- clusivité d’une décision aussi impor- tante que la représentativité nationale à des personnes qui ne semblent pas en mesurer l’importance ni les effets. Quelles sont les critères, si ce n’est le retard pris dans la nomination du successeur de Madjid Bougherra parti depuis un an qui ont abouti à ce forfait ? Quelle crédibilité et quelle portée peut-on accorder aux décisions du BF qui dans un passé récent annonçait la relance de la sélection A’ ?

N’est-ce pas le même Walid Sadi qui annonce aujourd’hui avoir concrétisé les 21 engagements pris il y a un an, en disant le 21 septembre dernier : «Pour moi, il n’y a pas mieux qu’obtenir de bons résultats avec toutes les sélec- tions des A aux jeunes pour se faire respecter dans les instances. J’ai cette expérience » ? Faut-il lui rappeler que l’Algérie a fini à la seconde place du dernier CHAN organisé avec succès chez nous ? D’un point de vue pure- ment comptable, combien coûte une participation à une compétition comme le CHAN, en sachant que l’ensemble des frais sont pris en charge par la CAF ou plutôt le pays hôte ? La FAF le sait, mais elle fait mine d’occulter qu’avec sa place de vice-champion d’Afrique en 2023, et l’équipe qu’elle aurait pu aligner avec les renforts d’un Belaïli, Tougaï, Slimani, Delor… elle pouvait faire coup double. Arraché un titre qui lui a échappé en 2023 et renflouer ses caisses.

L’augmentation des dotations finan-cières (2M$ pour le vainqueur, 800 000 dollars US et 500 000 $ pour les 1⁄2 finalistes) devrait donner à réfléchir. Cette manne pourrait servir à financer bien des projets. Le développement et le financement des petites catégories, du football féminin, ne peut donc être antagoniste à une participation dans une compétition internationale ! La politique de la chaise vide constitue la solution de facilité à ce niveau de responsabilité. Elle ne paie pas ! Tout comme les injonctions irréfléchies. Il suffit de se rappeler l’interdiction faite à l’ES Sétif de prendre part à la Ligue des champions en 2014. Il faut aussi
se souvenir comment la belle épopée s’est terminée pour la formation de Aïn Fouara pour s’en convaincre.

– NAZIM BESSOL

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