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ALG : La ruée à hue et à dia vers le TAS

B. NAZIM ET M. MALIK

La Fédération algérienne de football risque bien de voir ses dépenses exploser, notamment en raison des frais liés aux diffé- rentes procédures engagées devant le Tribunal arbitral du sport (TAS). Après l’affaire du « maillot de la honte », lors du match USM Alger – RS Berkane, cette fois-ci, c’est la FAF qui se retrouve sur le banc des accusés. Comme annoncé dans notre édition du 4 décembre 2023, la société française Evol Sport, basée à Paris et spé- cialisée dans l’organisation de rencontres internationales ainsi que de stages pour les sélections nationales, a saisi le TAS, le 5 mars 2024, après avoir épuisé tous les recours pour recouvrer des fac- tures impayées, estimées à 200 000 euros, auprès de la Fédération algérienne de football.

Une somme que Dely Ibrahim semble avoir provisionnée dans son budget prévisionnel de 450 milliards de centimes, dont une bonne partie sera affectée aux dettes de la Fédération, selon le compte- rendu du dernier Bureau fédéral. Contactés par Botola, tous les protagonistes ont apporté leur témoignage, seule la firme pari- sienne s’est absentée. La société Evol Sport fait donc partie des « partenaires de la Fédération qui ont eu recours à un arbitrage auprès des instances internationales (FIFA et TAS) », et cela depuis les années 2021 et 2022. Cette même firme avait organisé, en pleine pandémie de Covid-19, le stage des Verts en Autriche, aux Pays-Bas, à Tunis… Elle avait également organisé des matchs amicaux face à la Colombie à Lille, le Nigeria à Klagenfurt, le Mexique à La Haye, la Tunisie à Tunis, la Guinée et d’autres face à la Mauritanie, à Oran et Blida.

Mais, c’est durant le mandat de Charaf-Eddine Amara que la relation a pris une tournure contentieuse, lorsque Evol Sport a dû, sur demande de la FAF, avancer des sommes d’argent pour parer à des dépenses urgentes non prévues. C’était le cas lors de la Coupe arabe de la FIFA au Qatar, en 2021, puis pour le stage de préparation avant la CAN au Cameroun, ainsi que pour d’autres dépenses supplémentaires pendant la CAN-2021 (disputée en janvier – février 2022). « La FAF n’avait pas assez de fonds à cette époque, et le contrat avec Evol Sport prévoyait l’organisation de matchs amicaux et de stages pour les Verts, avec une prise en charge sur demande », nous indique un ancien responsable qui n’a pas souhaité être cité. Evol Sport avait, alors, pris en charge 20 membres supplémentaires de la délégation algérienne emmenée par l’ancien vice-président de la FAF, Yacine Benhamza, lors de la Coupe arabe de la FIFA à Doha. Elle avait égale- ment avancé 40 000 euros pour cette compétition et 135 000 euros comme fonds supplémentaire lors de la CAN au Cameroun.

Toutefois, lorsque Charaf-Eddine Amara avait démissionné, le 31 mars 2022, la FAF n’avait pas encore honoré ses engagements. Relancée lors du mandat de Djahid Zefizef, la FAF a joué la montre. « Je ne pouvais ordonner de transfert vers l’étranger sans ancrage, je ne savais pas à quoi correspondaient les extras en question. Je n’avais ni rapport du chef de délégation ni aucun document qui me permettait de le faire », explique Djahid Zefizef qui quittera à son tour son fau- teuil de président un an après son arrivée. Une version contestée par Charaf-Eddine Amara.

Le prédécesseur de Djahid Zefizef explique avoir tout mis en paie- ment avant de quitter l’instance. « Je réaffirme encore une fois que les prestations, dont j’étais à l’origine ou au courant et accor- dées, ont été passées pour paiement à mon époque. Le reste ne me concerne pas », nous a indiqué le patron du Groupe Madar. Avant de poursuivre : « À mon époque, il y avait des factures non encore réglées, mais elles l’étaient à cause d’un retard de traite- ment et rien d’autre », précise Charaf-Eddine Amara. Ce dernier n’exclut pas l’existence de prestations dont il n’aurait pas eu connaissance : «Il me semble, selon un écrit fait par Evol Sport, que des prestations et/ou services auraient été payés, je ne suis pas au courant de celles-là», conclut le patron de Madar.

Au final, lorsque Walid Sadi récupère à son tour la patate chaude, ou plutôt la créance impayée, la Fédération confirme le litige et le mon- tant des sommes réclamées par Evol Sport. Mais contrairement aux arguments présentés par l’instance fédérale, relatifs à l’absence de justificatifs, un responsable dément cette version : « Les factures existent bel et bien, elles sont au niveau des finances », nous affirme ce responsable sous couvert d’anonymat. Le contrat entre les deux parties prévoyant la compétence exclusive du TAS en cas de litige, c’est donc l’instance arbitrale de Lausanne qui devrait sommer la FAF de s’acquitter de son passif et de procéder au règlement des frais annexes. «Le TAS va trancher, il va naturellement donner raison à Evol Sport, et la FAF sera obligée de payer », nous confie un ancien responsable, laissant entendre que ce n’est qu’une question de temps !

B. NAZIM ET M. MALI

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