Plus d’un mois et demi après les graves dérapages et le déchaînement de violence qui se sont emparés du stade du 18-Février de Ouargla, avant la rencontre entre les deux prétendants à l’accession, le MB Rouissat et l’USM Harrach, les deux parties sont toujours dans l’attente d’une décision. Le choc de la 21e journée de L2, groupe Centre-Est, entre le leader, le MB Rouissat, et son poursuivant immédiat, l’USM Harrach, prévu le 27 février 2025, n’a finalement pas eu lieu. Avant même le coup d’envoi, les officiels du match, à leur tête l’arbitre directeur Youcef Gamouh, ont jugé que les conditions de sécurité ne permettaient pas de lancer la rencontre. Une décision qui place automatiquement la Fédération algérienne de football (FAF), qui a ouvert une enquête, en première ligne. Dans la foulée, la Commission de discipline de la Ligue nationale de football amateur (LNFA) a pris ses premières décisions le lundi 3 mars 2025, soit trois jours après ces incidents regrettables, en prononçant la suspension provisoire du président du MB Rouissat, Bensaci Mohamed Laâroussi, et de l’entraîneur des gardiens de l’USM Harrach, Hocine Belalem – et ce, jusqu’à leur audition par la commission de discipline et l’aboutissement de l’enquête. Ce week-end, la L2 a bouclé sa 26e journée, au cours de laquelle les deux protagonistes ont pris les trois points chacun : le MB Rouissat face au CA Batna (2-0) et l’USM Harrach contre le NRB Téléghma (1-0).
Sauf qu’entre la 21e et la 26e journée, non seulement l’écart s’est réduit, mais ce sont les Harrachis qui passent premiers, grâce à une meilleure différence de buts et l’avantage d’avoir gagné le match aller face aux Sudistes (1-0). Pourtant, la LNFA, présidée par le membre du Bureau fédéral et cumulard Ahmed Kharchi, avait précisé dans un communiqué que le dossier demeurait ouvert jusqu’à ce que toutes les parties soient entendues et que tous les rapports soient étudiés. Entre-temps, une délégation de l’USM Harrach s’est déplacée durant le mois de Ramadhan à Rouissat pour une rencontre de réconciliation entre les deux clubs, mettant ainsi fin à un différend qui avait pris des proportions dangereuses, notamment sur les réseaux sociaux, entre les supporters des deux formations. Le conclave avait réuni les dirigeants des deux clubs, à leur tête les présidents Sofiane Touahria (USMH) et Mohamed Laâroussi (MBR), qui ont convenu d’apaiser les esprits et de faire confiance aux instances du football national pour prendre une décision juste et équitable.
Depuis, même si des rumeurs ont circulé sur l’éventualité de faire rejouer le match à huis clos dans la ville de Laghouat – d’où est issu Ahmed Kharchi, le nouveau président de la LNFA – aucune décision n’est venue éclairer le paysage des deux clubs ni remettre de l’ordre dans un énième scandale ayant entaché l’image du football algérien. Le trop-plein d’attente a provoqué de nouvelles tensions, puisque le club de Rouissat a publié un communiqué dans la semaine, avertissant les instances du football que si aucune décision n’était prise après la 26e journée, la formation du Sud-Est pourrait cesser toutes ses activités. Dans ce même communiqué, le MBR dénonce les lenteurs et le comportement suspicieux des instances, plus particulièrement de la LNFA, allant jusqu’à évoquer des matchs truqués et arrangés en cette fin de saison ! Le mépris et le jeu malsain de la LNFA sont considérés par le MBR comme une véritable «hogra» – une injustice profonde – qui restera, selon eux, une tâche noire et honteuse dans les annales du football national.
Enfin, sur les réseaux sociaux, les supporters du MB Rouissat sont convaincus que leur club est victime d’un véritable complot visant à le priver d’une accession méritée. Selon eux, des cercles agissant au profit de l’USM Harrach – appuyés par des personnalités influentes et des dirigeants de la fédération – feraient tout pour favoriser la montée de ce club parmi l’élite, au mépris des règles d’intégrité et de respect du jeu. Les lenteurs dans le traitement de cette affaire ne font qu’augmenter la suspicion, les spéculations, et confortent les adeptes de la théorie du complot. Elles entachent, chaque jour un peu plus, la crédibilité de la Fédération algérienne de football et de la Ligue nationale amateur, qui renvoient une bien triste image : celle de deux instances incapables de trancher un dossier qui empoisonne le championnat de L2 en particulier, et l’ensemble du football national de manière générale.
-LAFORDASSE
