Il est toujours regrettable que des institutions ou des instances déposent plainte contre les médias. Mais, il est clair que même l’opinion sportive en a ras-le-bol de ces articles ou de ces propos souvent infamants. Ainsi, la FAF, qui a vu rouge, estimant être victime d’une infraction grave, a dans un communiqué saisi «le Procureur de la République territorialement compétent, suite aux déclarations mensongères et autres graves diffamations diffusées dans l’émission FOOTBALL de la chaîne privée, El-Watania TV, et ce, dans l’unique but de tromper et de semer le doute au sein de l’opinion sportive.»
L’affaire sera donc traitée par un tribunal. Est-ce que l’on ne pouvait pas éviter une telle décision ? Comme il s’agit d’une émission TV et comme ce n’était pas un direct, il appartenait à l’animateur d’encadrer ses consultants ou ses invités. Son rôle est non seule- ment de maîtriser le sujet, mais à veiller à ne pas se contenter des informations dont les sources sont invérifiables. Il y va du respect des téléspectateurs. Combien de fois ne les avons-nous pas entendu incriminer tel ou tel personne, pourtant absente du débat, sans avoir confirmé auprès d’elles la véracité de l’information ?
De tels exemples pullulent aux niveaux des plateaux où certains se contentent de reprendre volontairement les déclarations d’autrui, sans aucune vérification préalable, pour influencer l’opinion sportive. Il s’agit d’une faute, et cela conduit inéluctablement à la désinformation, comprise dans des cas bien précis comme une volonté délibé- rée de porter préjudice aux personnes citées. Si elle est passible de poursuite judiciaire, elle est également condam- nable par l’ARAV et surtout, surtout, à la longue, elle décrédibilise les supports dans lesquels elle est diffusée. La FAF a-t-elle décidé de faire la chasse aux fausses informations pour mettre fin aux attaques biaisées ?
AB. Lahouari