Il y a quelques jours, le directeur technique national (DTN) de la Fédération algérienne de football (FAF), Ameur Mansoul, a animé une conférence de presse. Il s’est longuement attardé sur les chiffres dont un en par- ticulier qui a attiré l’attention des observateurs, notam- ment les plus avertis, celui de 64 000 jeunes prospectés dans le cadre de la plus grande opération de détection, organisée depuis l’indépendance !

Ameur Mansoul ne dira pas s’il s’agissait de garçons et de filles ou de garçons seulement, mais se contentera
de balancer ce chiffre qui, de prime abord, est remis en cause par certains techniciens. Ils ne conçoivent pas qu’en neuf plateaux organisés à travers le territoire national, on puisse passer en revue plus d’une soixantaine de jeunes talents, alors que par le passé 27 plateaux n’ont pu faire passer au crible que 6 000 jeunes. Ce qui fait que le chiffre avancé par le DTN est vraiment à prendre avec des pincettes.

L’objectif, selon Mansoul, est de mettre en place une sélection nationale U-15 et le développement de sélections des jeunes filles, en prévision des prochaines Coupes du monde des U-17. En effet, la FIFA a décidé d’organiser une Coupe du monde U-17 tous les ans, et les cinq premières éditions seront organisées par le Qatar (de 2025 à 2029) et le Maroc pour les féminines pour la même période. La nouvelle formule verra la participation de 48 sélections pour les garçons et 24 pour les filles. Ce qui met davantage de pression sur les fédérations et les pousse à faire en sorte d’y participer régulièrement.

Il s’agit de les pousser à avoir un système performant de formation depuis la base, chose qui n’est pas vraiment et explicitement déclinée par la DTN qui demeure figée sur un schéma révolu en l’absence de centres ou d’académies de formation. Le DTN rajoutera que le fruit de cette grande opération de prospection est de disposer désormais de 120 jeunes footballeurs natifs de 2009 et 2010, et ne reste qu’à désigner un sélectionneur pour programmer des stages de préparation. Ce qui s’appelle placer la charrue avant les bœufs, alors que le staff technique devait être désigné avant et suivre justement la prospection pour avoir un avis et surtout participer et contribuer au choix des futurs joueurs de cette sélection.

Reste à savoir si les féminines auront droit au même intérêt, surtout à cet âge (15 ans) ou bien la DTN se contentera de reconduire le même procédé, surtout avec la désignation des deux sélectionneurs des U-17 et des U-20, mais pas des U-15, en l’occurrence Sid-Ahmed Mouez (ex-Afak Relizane) et Abdenour Mira (ex-CF Akbou). Il y a donc erreur dans la démarche de la DTN, même si les deux techniciens choisis comptent parmi les meilleurs chez les féminines, et dans la méthode de fabriquer et de façonner des joueurs et joueuses de haut niveau.
– LAFORDASSE