
Profitant d’un nouveau rôle, qui a coïncidé avec l’embellie printanière du FC Metz, Kévin Guitoun Van Den Kerkhof signe un étonnant come-back chez les Verts après une année d’absence.
Lui, on ne le voyait pas (re) venir. Du moins, pas aussi tôt. Un an plus tard, Kévin Guitoun est, ainsi, de retour en EN au orix d’un invraisemblable scénario. Avec une dernière apparition à ce niveau le 10 juin 2024 en Ouganda, sur le banc, il avait joué les 10 dernières minutes de la défaite à Alger face à la Guinée (1-2) quatre jours auparavant avant, comme précisé, de suivre à côté de Petkovic la victoire à Kampala City.
Il a, de fait, manque les quatre derniers regroupements lors des fenêtres internationales des mois de septembre, octobre, novembre et mars, ne participant aucunement à la qualification des Verts à la CAN marocaine de 2025. Or, par le truchement d’un tour de magie avec une sacrée dose d’affect, Van Den Kerkhof verra le Rwanda à Constantine et la Suède à Solna. «Guitoun, ces derniers temps, il est bon. Si je peux l’aider, je l’aide. Je voulais aussi lui envoyer un signal pour son futur, car à 28 ans, il doit maintenant planifier sa carrière», argumentait Vladimir Petkovic.
Quand la charité accélère le process
À propos du piston droit, il a disputé 18 matches cette saison, était 12 fois remplaçant et seulement 6 fois titulaire avec Metz, pour un bilan comptable de 2 buts inscrits et 3 passes décisives, le tout pour un total de 701 minutes disputées sous le maillot lorrain. À titre comparatif, son «concurrent» sur le flanc droit de la défense, Youcef Atal, dont la mémoire collective retient pourtant une saison hachée, a disputé 1147 minutes, soit presque 50 % de plus en matière de temps de jeu !
Pour mieux illustrer son chômage technique de la saison qui vient de se terminer, il suffit juste de déterrer les chiffres de l’exercice précédent qui a vu le natif de Maubeuge disputer 31 matches, dont 21 dans la peau d’un titulaire. Avant de briller lors des trois matches des play-offs face à Dunkerque et le Stade de Reims, Guitoun avait traversé août, septembre et octobre en étant loin de l’effectif professionnel. Il a disputé ses premières minutes, un quart d’heure, le 29 octobre lors de la défaite face au Red Star.
Même Atal a joué plus souvent !
Sur les 23 rencontres qui ont suivi, il en a manqué 10 en n’étant pas retenu 6 fois parmi les convoqués et en étant 4 fois remplaçant sans entrer en jeu. Lui-même reconnaissait en conférence de presse, la veille du match qui a consacré l’accession de Metz en Ligue 1 française, qu’il n’était revenu en grâce que récemment. «Sur cette fin de saison, je me sens bien, je me sens en confiance.
Ce qui m’a aidé aussi, c’est de faire les trois matches comme titulaire. Je n’avais pas joué depuis un moment, donc pour reprendre du rythme et reprendre des repères pour un joueur, c’est très compliqué, surtout après une absence aussi longue», affirma-t-il. Et d’enchaîner : «C’est jouer ces matches-là qui ont fait que je me suis senti plus en confiance, avec un peu plus de repères et mieux physiquement, car s’entraîner pendant six mois et ne pas jouer ou faire quelques entrées, forcément, c’est toujours différent de faire un match en entier.
«J’avais le mental pour tout inverser»
Donc, sur cette fin de saison, je me sens bien, totalement impliqué, même si je me sens impliqué depuis le début de saison contrairement à ce qu’on peut croire. Mais comme je l’ai déjà dit avant, notamment après le match de Caen, voilà j’ai toujours été droit avec le club, j’ai toujours été impliqué.
Vous pouvez demander aux plus jeunes, j’ai toujours été là à leur parler, à essayer de leur faire partager le peu d’expérience que j’ai, de ce que j’ai engrangé». Le Messi se félicitait, néanmoins, d’avoir su remonter la pente. «Je me suis toujours senti impliqué, toujours tout donné à l’entraînement. Je n’ai pas eu ma chance en début de saison, je restais droit et je savais qu’un jour ou l’autre ça allait arriver.
Une fin de saison convaincante
Et en effet, c’est arrivé en cette fin de saison. C’est clair que j’ai traversé un moment difficile, il y avait des trucs parfois qui ne sont pas beau à voir, pour un joueur, c’est parfois compliqué, mais j’ai essayé de faire abstraction et je savais en tout cas que j’avais les capacités et le mental pour renverser la situation», a-t-il tonné non sans fierté. Cette force mentale lui a, d’ailleurs, valu d’être titularisé pour les deux rencontres les plus importantes de la saison du club lorrain.
À l’inverse d’Alexandre Oukidja, laissé sur le banc, Kévin Guitoun était de la partie lors du nul (0-0) au stade Saint-Symphorien la semaine dernière, tout comme il a activement participé au succès du FC Metz sur la pelouse du Stade Auguste-Delaune, face au Stade de Reims. À cette accession qui a enjolivé la fin d’exercice messine, est venu dès lors se greffer un come-back en EN qu’on n’attendait pas si tôt. Lui, non plus.
RACHID BELARBI