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ALG : Graves accusations contre Bichari

Nazim Bessol

Jeudi dernier, le quotidien en langue arabe, Al Khabar rapportait de graves accusations de corruption imputées par l’ancien patron de l’arbitrage Khelil Hammoum, sous l’ère de Mohamed Raouraoua, lors d’un dîner privé le 9 février dernier, à l’actuel vice-président de la Commission Fédérale d’Arbitrage, Mohamed Bichari. 

Favoritisme, clientélisme, désignation d’arbitre à la carte et corruption, le tout devant un parterre de personnalités du football national et surtout du vice-président de la FAF, Yacine Benhamza, du Secrétaire Général Mounir Debichi et le président de la commission des finances Rachid Oukali. 

Le buzz sur les réseaux sociaux 

L’ampleur et la gravité des faits évoquées par le quotidien édité en langue arabe, a fait l’effet d’une bombe. L’article est rapidement devenu viral sur la toile et les réseaux sociaux, sans qu’aucun démenti ni mise au point n’émane de quelque partie que ce soit et encore moi de la maison de Dely Brahim éclaboussée par ce qui pourrait être un énième scandale. « Viens, on met les points sur les «i» aurait lancé l’hôte du soir. Je suis au fait de tout ce que tu fais, je sais que tu reçois 3 millions de dinars tous les mardis », aurait lancé l’ancien patron du corps arbitral à Mohamed Bichari 

Des désignations de complaisance  

«Tu as aujourd’hui un problème avec Zerouati [Président de la JS Saoura NDLR] à propos des désignations. Mais cela remonte à l’époque où tu arbitrais en 2006. C’est de la vengeance car tu n’avais reçu que 6 millions de dinars et ce n’est pas la somme qui avait été convenues», a poursuivi Hammoum. Il charge son successeur d’avoir promu les arbitres «Bounoua, Boukhalfa et Omari au grade international, par complaisance». Et cela ne s’arrête pas là. Bichari est égale-ment accusé d’avoir bloqué le système informatique et procédé à un classement fictif pour promouvoir ses « chouchous ». Contacté par Botola Mohamed Bichari, n’a pas souhaité s’exprimer sur la question. Ces proches évoquent pour leur part un « véritable guet-apens, préparé et orchestré par des parties connues et exécuté par Khelil Hammoum. »

Un parfum pour clore les attaques 

Hammoum ne ménage nullement son invité et traite son vis-à-vis de trahison en réalisant de petits arrangements avec les responsables de l’arbitrage de la Confédération africaine de football (CAF), pour une nomination en tant que superviseur de l’instance «vous avez trahi le pays contre des postes à la CAF » lance Hammoum, toujours selon Al Khabar. Mais la fin de ces accusations est plutôt burlesque. Hammoum fini par offrir un parfum à Mohamed Bichari en guise d’excuses, non sans souffler à l’oreille de ses proches « Une preuve supplémentaire qu’il prend, sans vergogne», rapporte-Al-Khabar. 

 Charaf Eddine Amara furax

A l’évidence, le gestionnaire de la FAF Charaf Eddine Amara, est en première ligne dans cette affaire, d’autant que c’est lui qui préside, contre toutes les règles de bonne gouvernance la Commission Fédérale d’Arbitrage. Il était furieux, selon plusieurs de ses proches, d’apprendre et de découvrir l’ampleur et la gravité des révélations publiées par le quotidien Al Khabar. Un responsable fédéral a déclaré à BOTOLA que « le président a appris l’affaire comme tout le monde par la presse, d’autant que  ses plus proches collaborateurs Yacine Benhamza, Mounir Debbichi et Rachid Oukali ont assis-té aux accusations.

L’éthique et de l’intégrité saisies   

Notre interlocuteur de la FAF a précisé que le dossier est déjà au niveau de la Commission d’Ethique et de Fair-play et du département intégrité, respectivement dirigés par Maître Abderrahmane Zouaoui et Halim Djandoubi. « Nous avons un département intégrité qui va traiter le dossier demain di-manche [entretien réalisé samedi NDLR]. Et de préciser, « la FAF n’a pas à commenter ce qui a été publié par la presse, mais chacun est responsable de ce qu’il publie et il y aura des suites à cette affaire. A notre niveau c’est le département in-tégrité qui va décider des suites à donner. Des mesures conservatoires pourraient être prises». 

La FAF ne restera pas sans réaction 

Au centre de l’affaire, Mohamed Bichari a préféré le silence. Présent sur les ondes de la Chaine III de la radio nationale, vendredi matin il a parlé de tout, sauf des révélations du quotidien Al Khabar pourtant daté de la veille. Ni lui ni le journaliste-animateur de l’émission, Maamar Djebbour, n’ont fait allusion ou abordé ces graves accusations. Bien que très en re-tard dans sa communication, la réaction de la fédération à ce déballage est des plus attendues. Selon nos informations, l’instance de Dely Ibrahim ne restera pas les bras croisés. Dans l’incapacité de convoquer Khellil Hammoum non structuré et donc plus soumis aux dispositions réglementaires de la FAF, c’est au niveau civil que la fédération compte agir. Selon un responsable qui a requis l’anonymat «la FAF va annoncer dans les heures à venir une série d’actions et le journaliste ainsi que le titre devront apporter les preuves des allégations contenues dans l’article publié», précise notre interlocuteur.

Le dossier déjà à Zurich ? 

Au lendemain de ces graves révélations, plusieurs titres et petits youtubeurs ont annoncé, une rapide réaction de la FIFA aux graves révélations d’Al Khabar. Une information que notre interlocuteur responsable à la FAF a tenu à démentir. «Au moment où je vous parle, nous n’avons reçu aucune correspondance dans ce sens ni aucune demande d’information». Mieux, un second responsable de la FAF, plus au fait des procédures affirme : «que les articles de presse soient envoyés à la FIFA ne m’étonne pas. Par contre, il faut savoir que la FIFA ne travaille pas comme certains prétendent. Elle attend comme toute instance sérieuse, les résultats de l’enquête et de l’audit. Aussi, comment expliquer une soi-disant réaction aussi rapide alors que tout le monde sait que c’est le week-end en Suisse». Joint par nos soins, un responsable de la FIFA réfute toute saisine de la FAF : « A l’heure actuelle personne à la FIFA n’est au courant de cette affaire. Cela me parait être une fake news » nous a indiqué ce responsable.

Ce que prévoit la fifa 

Cette série d’accusations est aggravée par la présence du vice-président de la FAF, Yacine Benhamza, du secrétaire général Debichi et Rachid Oukali, membre du Bureau fédéral. Trois représentants de l’instance soumis naturellement au code de l’éthique et au code disciplinaire de la FIFA, qui listent une série d’obligation parmi lesquelles : le Devoir de loyauté contenu dans l’article 15.1 qui dispose : «Les personnes aux-quelles s’applique le présent code doivent faire preuve d’une absolue loyauté vis-à-vis de la FIFA, des confédérations, des fédérations, des ligues et des clubs», autre obligation celle re-lative au : Devoir de signalement, puisque l’article 17.1 oblige «Les personnes auxquelles s’applique le présent code qui sont informées d’une infraction aux dispositions du pré-sent code doivent le signaler par écrit directement au secréta-riat et/ou au président de la chambre d’instruction de la Commission d’Éthique». Sans doute la plus importante des dispositions que les quatre témoins fédéraux ont enfreint. Plu-sieurs jours après ce fameux dîner organisé le 9 février der-nier, tous les responsables contactés par nos soins sont una-nimes «aucun signalement n’a été fait» sur ce qui est rapporté par la presse. Un manquement manifeste aux obligations des codes de l’éthique et du code disciplinaire de la FIFA que les intéressés devront expliquer devant les organes compétents de la FAF.

 

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