Le Bureau fédéral de la Fédération algérienne de football a abordé plusieurs points dont celui de l’incident dramatique qui a eu lieu samedi 21 juin 2025 au cours duquel quatre supporters des Vert et Rouge sont décédés en tombant d’une tribune supérieure, et plus d’une soixante de blessés. Sans attendre les conclusions et les recommandations de la commission d’enquête, mise en place sur instruction du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le Bureau fédéral a pris la décision de réduire la présence des supporters dans les stades de la Ligue 1 lors de la saison 2025-2026 à 25% de leur capacité d’accueil.
En plus, le Bureau fédéral qui semble orienter la responsabilité de ce qui s’est passé vers les supporters, a surpris et plusieurs questions sont venues traverser l’esprit de nombreux observateurs qui ne comprennent pas les motivations et l’excès de précipitation de cette décision de réduire le nombre de places dans les stades. Quel est le tort des clubs de la Ligue 1 et des autres stades, autres que celui du 5- Juillet -1962, de se voir infliger une telle décision ? Pourquoi 25% et pas un autre taux de réduction de l’affluence ? Le Bureau fédéral s’est-il appuyé sur une étude quelconque ou un rapport d’expert ?
Plus encore, a-t-on pensé à la commercialisation de ce championnat de Ligue 1, considéré comme la vitrine du football national et dont la présence du public est à chaque fois louée par le Bureau fédéral à chacune de ses réunions ? Comment peut-on réduire de 75% une ressource financière aussi importante dans les recettes des clubs, celle de la billetterie, au moment où ces mêmes clubs sont biberonnés aux deniers publics et à qui on demande une gestion rigoureuse des budgets ? Si on prend à titre d’exemple le stade Hocine- Aït -Ahmed de Tizi-Ouzou, il verrait sa capacité réduite autour de 10 000 places, soit un véritable manque à gagner pour la gestion et l’entretien de cette infrastructure toute neuve.
Par ailleurs, les matchs de l’équipe nationale et ceux de nos clubs engagés en Coupes d’Afrique interclubs sont-ils concernés par cette mesure ? Et, question cruciale : cette décision du bureau fédéral a-t-elle été concertée avec d’autres centres décisionnels, comme le ministère de la Jeunesse par exemple, car une grande frange de la jeunesse sera privée de stade et d’ambiance durant toute une saison, y compris dans des enceintes qui ne représentent pas de danger particulier puisqu’elles répondent aux normes, à l’image des stades Miloud -Hadefi, Nelson -Mandela, Ali- la- Pointe ou Chahid Hamlaoui ?
Toutes ces interrogations et d’autres auront-elles des réponses de la part d’une fédération qui donne l’impression de se précipiter sans aborder des problèmes de fond tels que l’homologation des stades et l’organisation des matchs selon les exigences FIFA et CAF ? N’est-ce pas de la poudre aux yeux ?
