S’agit-il d’un mensonge grossier ? Le directeur de l’arbitrage de la CAF, le Seychellois Eddy Allen Maillet, n’est pas un inconnu pour le football continental, il fait partie du sérail depuis une trentaine d’années, couronné par un badge FIFA à partir de 2001. Ce n’est pas non plus un inconnu pour les Algériens puisqu’il a souvent arbitré les Verts, notamment contre l’Égypte, à Omdurman, le 18 novembre 2009 (1-0), pour le compte des éliminatoires du Mondial 2014. Connu pour « sa témérité, son impartialité, mais surtout plus pour ses compétences», Eddy Maillet avait été imposé par la FIFA en un second choix, et sa désignation avait réconforté le camp algérien.
Pourquoi un tel rappel ? Tout simplement parce que dans sa nouvelle fonction, il a été l’auteur de la réponse à la lettre de la Fédération algérienne de football, demandant la récusation de l’arbitre botswanais, Joshua Bondo. Certes, le directeur des arbitres de la CAF est dans son rôle de protéger le corps arbitral, mais de là à écrire que «la mauvaise performance d’un officiel de match, notamment d’un arbitre, est une réalité qui peut se produire. Elle pèsera sur la notation de performance du match en question », il y a de quoi faire rire quand cela rappelle les propos d’un vieil ami, Badara Sène (en off ), alors qu’il était le patron de l’arbitrage continental durant plusieurs années sous l’ère de Issa Hayatou : « la CAF a ses arbitres missionnés, ceux-là seront toujours bien notés, gare aux Fédérations qui jouent aux malins ».
Il y a également cette vidéo de l’ex-manager des Verts, Amine Labdi, et que Eddy Maillet ne mentionne pas dans son courrier. Simple oubli d’une pièce importante qui démontre totalement les arguments avancés ? Le Seychellois a-t- il été informé de son existence ? Bien sûr, dans notre continent, la majorité des arbitres sont honnêtes, mais certains d’entre eux finissent parfois par suc- comber à la tentation. Ils ont été mis au ban de la corporation pour avoir faussé des résultats, tels le Nigérien Lucien Bouchardeau ou encore l’Égyptien Ahmed El Ghandour. Fortes de plusieurs exemples, les Fédérations nationales qui n’ont pas de représentants au niveau de l’instance du Caire tentent de se prému- nir à partir de leur intime conviction.
La Fédération algérienne de football en fait partie et elle est dans son bon droit. Elle l’a fait en 1981 déjà, en sollicitant la FIFA pour son match contre le Nigeria (2-0), à Lagos, pour le compte des élimi- natoires du Mondial espagnol de 82. Un choix gagnant.
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Eddy Maillet reproche dans sa réponse à la FAF de ne pas avoir déposé une plainte, par courrier officiel à la CAF, sur la performance de Joshua Bondo lors de Burkina – Algérie ou au sujet de ses menaces lors de Algérie – Guinée Equatoriale de la CAN. La vidéo de l’ex-manager des Verts, Amine Labdi, n’est-elle pas un document « officiel » ? -RS
