
Malgré un époustouflant finish qui a dilué la hantise d’une humiliation dans la satisfaction d’avoir presque réussi la remontada de l’année, la première heure de ce prolifique Suède-Algérie a mis à nu les difficultés de certains cadres face aux exigences du haut niveau international.
Même s’il continue de jouer son rôle et de protéger ses joueurs, Vladimir Petkovic l’avait lui-même concédé. Dans son discours d’après-match, dans le vestiaire même de la Strawberry Arena de Solna, duquel un court d’extrait d’à peine minute a été rendu public, le patron technique des Verts utilise, en effet, des éléments de langage dont ses joueurs les plus expérimentés ont certainement saisi la portée et la finalité.
«En première mi-temps, nous n’avons pas joué comme une équipe. En seconde, nous avons corrigé certaines erreurs et on a évolué comme un seul groupe. Le rendement a d’ailleurs été à l’image de la vraie valeur du groupe» avait-il, ainsi, tancé avec son calme olympien, sans avoir besoin de hausser le ton pour faire assimiler son speech. En fin psychologue, le tacticien bosnien a, néanmoins, enrobé ces vérités crues dans un message plus soft, où il en appelle à rééditer le bel enchaînement de dix rencontres sans défaites qui ont suivi la glissade at-home face au Syli National, juste après sa prise de fonction officielle.
Le message clair de Petkovic
«Ce n’est pas bien d’avoir perdu, mais c’est bien de s’être réveillés et d’avoir appris. Comme la première fois où on avait perdu le premier match (ndlr, face à la Guinée, en éliminatoires du Mondial-2026) avant d’enchaîner les victoires, j’espère qu’on fera pareil cette fois-ci encore» a-t-il suggéré, comme pour faire mieux passer la pilule. Or, en évoquant sciemment le premier half, Vladimir Petkovic avait sûrement dans le collimateur, au moins, ceux qu’il a rappelés à ses côtés à l’heure de jeu, à savoir Hichem Boudaoui, Riyad Mahrez et Saïd Benrahma.
Et si le milieu de terrain de l’OGC Nice présente, à 25 ans, la particularité de chercher encore son match référence sous le maillot vert, son potentiel et sa régularité au plus haut niveau le prédestinent à « durer » encore en sélection. On ne peut, cependant, pas en dire autant du sociétaire de Neom qui, encore une fois, a fortement déçu à l’international en dépit de la grande confiance que lui témoigne l’ancien driver de la Nati.
Des cadres en perdition
Et bien qu’il soit, de nouveau, considéré comme un joueur d’élite avec l’accession de son club qui évoluera la saison prochaine en Saudi Pro League, son avenir devrait s’écrire en pointillés tant il ne parait aucunement en mesure d’apporter cette plus-value nécessaire dans une phase finale comme les deux qui attendent l’EN en 2026, la CAN au Maroc et très probablement la Coupe du Monde aux Amériques. Presque le même scepticisme entoure le capitaine des Verts Riyad Mahrez après son match complètement raté en Scandinavie. Sa saison réussie avec Al-Ahli et son triomphe en AFC Champions League n’ont, d’ailleurs, pas eu de prolongement avec l’EN, ce qui pose la question légitime de la suite à écrire de son histoire en sélection.
Pas rassurant avant la CAN et le Mondial
Sans rien enlever à sa légitimité en tant que capitaine, ni à son aptitude à pouvoir faire la différence à tout moment, c’est surtout sa capacité à se rendre de nouveau indispensable en sélection qui mérite d’être débattue. Notamment en matière d’influence sur les manœuvres offensives et ses engagements défensifs (pas toujours tenus) quand l’adversaire se projette rapidement ou malmène carrément notre arrière-garde. Une base arrière qui souffre autant que son vice-capitaine Aïssa Mandi, lui aussi, en grandes difficultés à Solna et dont le statut de titulaire et patron de la défense semble désormais trop grand pour lui.
RACHID BELARBI