Le duel tant attendu entre Algériens en Ligue des Champions n’a, finalement, pas eu lieu entre Ramy Bensebaïni et Aïssa Mandi.
Collé au banc, le Lillois n’a pas croisé son compère de l’axe central chez les Verts, entré en toute fin de match. Ceux qui ont préféré Dortmund-Lille (1-1) de mardi soir en huitièmes de finale aller de l’UEFA Champions League au sulfureux derby madrilène entre le Real et l’Atletico (2-1) ou encore à la prolifique opposition de styles entre le PSV Eindhoven et Arsenal (1-7) ont forcément été déçus de ne pas voir à l’œuvre les deux Algériens de cette affiche.
Pour le troisième match de suite, Ramy Bensebaïni n’a, ainsi, pas été aligné au départ du onze titulaire du Borussia Dortmund. Face au LOSC, il n’a été lancé qu’à sept minutes du coup de sifflet final, soit à la 83’. Avec le temps additionnel comptabilisé par l’arbitre Jose Maria Sanchez Martinez, le Constantinois de naissance aura, au total, foulé l’herbe durant 12 minutes. Douze minutes jouées, au cours desquelles il a récupéré un ballon et disputé un seul duel, qu’il a, pour l’anecdote, perdu.
Seulement 12’ pour la paire internationale
Durant sa présence sur le terrain, il a eu juste le temps de parcours un kilomètre et demi, avec un pic à 31 km/h. De ses cinq passes tentées, il en ressort un gros déchet puisque seulement 40 % d’entre-elles ont été réussies, soit seulement 2 contre 3 qui ne sont pas arrivées à destination. C’est à cela seulement que se résume la soirée de Ramy Bensebaïni au Signal Iduna Park mardi soir. Le coach croate Niko Kovac lui a préféré Daniel Svensson qu’il a d’ailleurs remplacé dans le onze à la 83ème minute de jeu de ce duel germano-français.
Le Suédois n’a, pourtant, impressionné personne, perdant, à titre d’illustration, les cinq ballons sur lesquels il est allé au duel. Toujours en langage des chiffres, Svensson a cependant gratté 7 ballons et stoppé une attaque lilloise, réussissant au passage les deux dégagements qu’il a tentés. Son taux de réussite à la passe atteint 81% sur les 32 tentées alors que sa vitesse de course n’a pas dépassé 29.5 km/h.
Blessure et manque de compétition
L’autre champion d’Afrique 2019 concerné par cette première manche entre le Borussia et les Dogues, Aïssa Mandi, n’a, en revanche, pas eu la moindre minute à se mettre sous la semelle. Remplaçant au coup d’envoi, il passera la rencontre sur le banc de touche, à suivre la prestation de ses coéquipiers, notamment la charnière composée du duo Alexsandro-Diakité, auteur d’une prestation aboutie.
Si l’entraîneur du LOSC Bruno Génésio lui a préféré le Brésilien de 25 ans et le Français de 24 ans dans l’axe, Aïssa Mandi a, également, fait les frais du retour en forme du Belge Thomas Meunier (33 ans), titularisé sur le flanc droit de la défense nordiste. Même à gauche, où il a « dépanné » à gauche, le poste est depuis un bon moment l’apanage d’un autre Brésilien, Ismaily en l’occurrence, qui continue à 35 ans de donner satisfaction au staff technique lillois.
À Petkovic de trouver une alternative
Barré par ce quatuor, l’ancien défenseur central du Stade de Reims et du Bétis Séville se retrouve, du coup, en manque de temps de jeu, ce qui risque de lui porter préjudice, notamment en perspective du retour sur scène de l’équipe nationale, dans moins de quinze jours dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde 2026. Avec la blessure du sociétaire de l’Espérance de Tunis, Mohamed Amine Tougaï, d’ores et déjà forfait pour les rencontres au Botswana et face à la Mozambique et le déclassement en club de Ramy Bensebaïni et Aïssa Mandi, le sélectionneur national Vladimir Petkovic risque fort de se retrouver avec une charnière centrale sans garantie aucune pour ce premier regroupement de l’année civile.
D’où la nécessité de revenir à une défense plate (à quatre) ou de trouver une alternative crédible à même de (re) donner une certaine « allure » à la base défensive des Verts, condition sine qua non pour espérer faire long dans ces éliminatoires et garder cette première loge tant convoitée, car la seule qui offre l’inestimable sésame qualificatif au Mondial-2026.
RACHID BELARBI
