Le contrat et l’idylle de Youcef Belaïli avec le Mouloudia d’Alger ont pris fin, une année après son engagement et une année avant son terme. Une saison et puis s’en va ! Au-delà, cela aurait été la saison de trop pour le fantasque international algérien. Si, dans un passé tout à fait récent, il y a eu la main tendue de Djamel Belmadi, qui lui a permis de relancer une carrière compromise que certains auraient souhaitée voir se ter- miner sur ce sombre épisode, c’était au tour du Doyen des clubs algériens d’offrir à l’en- fant d’El-Bahia une nouvelle chance de rebondir.
Sacré champion d’Afrique avec la bande à Belmadi en 2019, puis champion arabe de la FIFA, sous la conduite de Madjid Bougherra en 2021, le meilleur jouer local du continent a rajouté une ligne à son riche palmarès. Il a largement contribué au titre de champion d’Algérie 2023-2024 que les Mouloudéens attendaient depuis quatorze ans. Malgré ses frasques et ses sautes d’humeur, il finira meilleur buteur du championnat, en compa- gnie de l’Usmiste Ismaïl Belkacemi, avec 14 buts, qui est également meilleur passeur.
Le championnat algérien va certainement le regretter, et surtout les fans des Vert et Rouge. Mais comme souvent, il était temps de tourner la page, car l’apport de Belaïli aurait été différent, et sa gestion, ainsi que celle de sa fratrie, débordante n’aurait pas été évidente. A l’image d’un Ronaldinho, Belaïli s’est bien amusé durant toute une saison, il a aussi bien amusé la galerie, tout comme il a contribué au bien-être de son
club et d’un championnat en quête de visibi- lité, de virtuoses et de « stars ».
Comme tout artiste, Youcef Belaïli est pluriel, son génie sur un terrain n’a finalement d’égal que ses écarts. Le revers de la médaille, c’était aussi ses accrochages avec les arbitres, dont Ghada Mehat en quarts de finale de la Coupe d’Algérie contre le WA Tlemcen, ses absences aux entraînements et ses chamailleries en finale de cette même épreuve populaire avec le joueur du CR Belouizdad, Naoufel Khacef, sous les yeux du Président de la République.
Le fantasque Belaïli a préféré atterrir dans un club qu’il connaît déjà assez bien, l’ES Tunis, qui l’a accueilli et relancé en 2018- 2019 et avec qui il a connu l’ivre des titres africains (2 Ligues des champions de la CAF), avant de rebondir chez les Verts. Et puis le Tarradji n’arrive pas les mains vides, en plus du volet financier, les Sang et Or lui proposent ni plus ni moins que le rêve américain, avec une participation, l’été prochain, à la première Coupe du monde des Clubs de la FIFA avec 24 équipes pas des moindres.
A 32 ans, Belaïli a certainement besoin d’un cadre et d’un challenge qui le fait rêver, d’une carotte qui le fait courir. Quant au MCA, sa trace restera indélébile pour la postérité. Dans les esprits des Mouloudéens et de leurs adversaires, qui n’oublieront pas de sitôt le passage de cet Oranais à la touche et au goût de la vie brésilien. Que l’on aime ou pas, Youcef Belaïli est ainsi fait et il est tout simplement magique.
LAFORDASSE
