
Le très attendu compte rendu des réunions du Bureau fédéral de la Fédération algérienne de football (FAF) est toujours aussi inspirant. En l’absence de conférence de presse des principaux responsables de l’instance, les comptes rendus constituent le fil rouge de l’action de la fédération. Mais à les aligner les uns à côté des
autres depuis le mois de septembre 2023 à nos jours, le constat est sans appel. Le lecteur assidu et l’observateur aguerri lève rapidement un lièvre. Mois après mois, réunion après l’autre, les communiqués annoncent tout et son contraire, quitte à se contredire. Après le fameux épisode des finances de la FAF, passées du rouge à l’orange puis au vert en un temps record, le volet relatif au football féminin est tout simplement édifiant. Au fil du temps, il confirme l’absence d’une réelle vision et encore moins d’une stratégie de développement.
Réélu le 25 février 2025, le président de la FAF, Walid Sadi, devait être porteur dans son programme d’un projet déjà ficelé pour notre football. Or il s’est contenté d’annoncer que le mandat serait celui de la formation ! Puis, il a fallu attendre un mois, soit le 25 mars, pour assister à la désignation de Nadjma Derradji comme présidente de la Commission du football féminin, en vertu de l’article 55 des nouveaux statuts de la FAF. Quant à Nesrine Guettaï, l’autre membre féminin du Bureau fédéral, on ne sait toujours pas quelle est sa véritable mission dans le projet de ce foot féminin.
Le mois suivant (soit le 30 avril 2025), Nedjma Derradji a exposé un «Plan d’action» pour la promotion du volet dont elle est en charge, et ce pour les quatre prochaines années. Mais le contenu dudit plan n’a jamais été rendu public, ni par la présidente de cette commission ni par le directeur technique national (DTN), Ali Moucer, lors de la présentation de son programme quinquennal. Pourtant, lors de ce BF du mois d’avril, la FAF annonçait toujours, dans le compte rendu du BF, plusieurs mesures pour la saison 2025- 2026 (voir le plus d’info). Durant les réunions des mois de mai (BF du 31/05), juin (BF du 30/06), juillet (BF du 31/07) à août (BF du 31/08), la FAF n’a fait aucune référence à une quelconque activité ni d’un compte rendu concernant la Commission du football féminin, ni des préparatifs pour la mise en place des mesures prises.
Il a fallu attendre le 27 septembre, et la dernière réunion mensuelle statutaire du BF, qui coïncide avec deux échecs : l’élimination le même jour de la sélection féminine U-20 du 2e tour des éliminatoires de la Coupe du monde – Pologne 2026 par le Sénégal (0 – 2 et 0 – 4) et celle quelques jours auparavant du club de l’Afak Relizane dans le tournoi qualificatif pour la phase finale de la Ligue des Champions 2025, pour retrouver trace du football féminin !
Évidemment, Nadjma Derradji a dû présenter un topo sur le football féminin tout en soulignant la nécessité d’engager des réformes profondes afin d’en impulser davantage le développement. D’où la question : mais que contenait finalement le « Plan d’action » présenté quatre mois auparavant par cette même dame et validé par le BF ? Rien ! Si ce n’est une nouvelle annonce du BF : «un renforcement de l’organisation et de la gouvernance des compétitions féminines ; l’amélioration de la formation des joueuses, entraîneurs et des encadreurs ; la promotion de la pratique du football dans toutes les wilayas du pays». En résumé, les mêmes phrases écrites au printemps reprises en automne.
Pour ce qui est de l’encouragement des clubs à l’investissement dans les sections féminines, il ne s’agit là, ni plus ni moins, que d’une obligation instituée par Confédération africaine de football. Elle constitue une
des conditions du cahier des charges de la licence pro. Concernant «la mise en place de mécanismes de soutien financier et logistique adaptés», la fédération n’en donne pas le mode opératoire si ce n’est d’afficher sa seule «bonne» volonté d’accompagner la mise en œuvre de ces … réformes.
– MOHAMED MALIK
LE + D’INFOS
On retiendra : la restructuration du championnat de la L1 féminine à 14 clubs au lieu de 12, pour renforcer la compétition et augmenter le temps de jeu des joueuses ; la mise en place d’un festival annuel U-13 pour la promotion de la pratique du football ; la réduction de 50% des frais de formation FAF1, FAF2 et FAF3 en faveur des candidates féminines ; et la coopération avec l’association de promotion et développement du sport féminin, en vue de la création de sections féminines de football au niveau des wilayas.
-MM