
La Confédération africaine de football (CAF), par le biais de son Jury disciplinaire, présidé par le Sud-africain Raymond Hack, a fini par trancher sur les deux affaires (Algérie et Maroc) portées à son niveau par la Commission d’organisation du CHAN-2022. Le Jury disciplinaire devait se prononcer sur les propos de Zwelivelile Mandela, petit-fils de Nelson Mandela, qui avait rappelé que le Sahara occidental demeurait «la dernière colonie présente en Afrique», avant de scander aussi «free…free Palestine !», lors de la cérémonie d’ouverture au Stade Nelson-Mandela de Baraki en présence du président de la FIFA, Gianni Infantino, et celui de la CAF, Patrice Motsepe.
Dans le dossier marocain, Fawzi Lekjaa, le ministre délégué et président de la Fédération royale marocaine, membre du Conseil de la FIFA, avait allumé la mèche, le 27 décembre 2022, à l’issue de la réunion du Bureau exécutif de la FRMF. Ce dernier annonçait à l’unanimité le refus de participer au CHAN-2022 en Algérie si les conditions de transport, exigées par la FRMF, n’étaient pas acceptées. Une énième provocation du ministre délégué, alors que les relations diplomatiques sont rompues depuis plus d’un an. De fait, l’absence des Lions de l’Atlas aurait pu coûter cher à la FRMF, mais la CAF a choisi une autre voie.
L’instance continentale a préféré jouer à l’équilibriste privilégiant une solution diplomatique. «Après délibérations et examen des preuves, y compris un certain nombre de correspondances entre l’Algérie, le Maroc et la CAF, le Jury disciplinaire a conclu que la Fédération royale marocaine de football n’a pas été en mesure de voyager et de participer au CHAN en raison de circonstances totalement indépendantes de sa volonté, et en tant que telles aucune sanction, de quelque nature que ce soit, n’est imposée à la Fédération royale marocaine. Au vu de la conclusion susmentionnée, Le Jury disciplinaire de la CAF rejette la demande de dommages-intérêts de la Fédération algérienne de football», indique-t-elle.
Dans le dossier algérien, la CAF n’a pas pu établir la responsabilité de la Fédération algérienne de football (FAF). «Après avoir examiné de manière approfondie tous les éléments et preuves disponibles, le Jury disciplinaire a considéré qu’il ne devait pas retenir la responsabilité du fait d’autrui à la Fédération algérienne de football et que les dispositions de la responsabilité objective ne pouvaient pas être prévues et ne devraient pas s’appliquer après la déclaration faite par M. Zwelivelile Mandela lors de la cérémonie d’ouverture du CHAN», indique le communiqué de la CAF. En revanche, elle a lancé « un rappelle formel » à l’en- semble des Associations membres.
La CAF a ajouté sans aucune raison, et c’est là où le diable se cache, « pour qu’elles (les Associations, NDLR) soient conscientes que les dispositions de la responsabilité du fait d’autrui et de la responsabilité objective peuvent à l’ave- nir être appliquées à la suite de toute déclaration politique ou autre faite par un tiers lors d’une compétition ou d’un événement officiel de la CAF». Un numéro d’équilibriste bien rodé que la CAF risque de ressortir au moment d’indiquer le nom du pays hôte de la CAN-2025, où l’Algérie et le Maroc sont candidats à l’organisa- tion.
NAZIM BESSOL
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Le Jury disciplinaire de la CAF est composé de huit membres et un président, le Sud- africain Raymond Hack. Les membres: Youssouf Ali Djaé (Comoros), Mustapha Samugabo (Burundi), Issa Sama (Burkina Faso), Pedro Neto (Angola), Pedro Alphonse Ayema (Benin), Badji Monbo Wantete (Congo), Souadatou Djallo-Kalkaba (Came- roon), Boubacar Karamoko Coulibaly (Mali). – BO