Si Djamel Belmadi n’en fait pas une priorité pour la prochaine CAN, Yacine Adli attise de plus en plus les convoitises de l’équipe de France dont le buteur historique Olivier Giroud s’est récemment montré dithyrambique à son égard.

Ce n’est certes pas encore Didier Deschamps pour évoquer un intérêt certain, mais c’est quand même une voix qui porte. Celle de l’actuel meilleur buteur des Bleus, Olivier Giroud (127 sélections, 54 buts).

Évoquant le changement de statut de Yacine Adli, passé d’élément indésirable à joueur incontournable, l’avant-centre de l’équipe de France n’a pas tari d’éloges au sujet de son coéquipier en club. «C’est un bon petit avec une très bonne mentalité, talentueux et qui fait l’unanimité dans le vestiaire», affirmait Giroud dans les colonnes du Parisien hier qui rapportait des propos tenus lors de la dernière trêve internationale.

«Il a toujours une bonne énergie et malgré l’année dernière qui a été difficile pour lui, parce qu’il a très peu joué, il a décidé de rester. Il a toujours été positif dans ses arguments avec cette idée de ne rien lâcher et de travailler», indiquait, toujours à propos de son jeune coéquipier ai Milan AC avant de renchérir : «Il joue dans une position très différente de ce qu’il a connu et il le fait très bien parce que ce n’est p a s un joueur qui joue sur son physique, c’est un mec qui est très bon techniquement et qui a une belle activité». Des propos corroborés par Moulay Chebab, également interrogés par Le Parisien pour avoir été durant trois années son entraîneur à Villejuif.

«Une très bonne mentalité»

«C’est quelqu’un qui est bien dans ses baskets, qui n’a jamais eu d’ondes négatives. Quand il a quelque chose en tête, il se met en action et ne va pas reculer» témoignait ledit éducateur à propos de celui qui cumule 47 sélections dans les différentes équipes de France de jeunes pour 15 buts entre les U16 et les U20. Titulaire face à la Vieille Dame dimanche et auteur, encore une fois d’une prestation aboutie, le natif de Vitry-sur-Seine retournait hier à Paris pour y affronter le Paris Saint-Germain, son club formateur, en Ligue des Champions.

Avoir quitté le PSG pour Milan ne semble, néanmoins, avoir en rien altéré le moral ou l’ambition du Franco-algérien. «Nous sommes là-haut (en tête de la Série A) mais la route est encore longue, nous voulons gagner quelque chose. Contre la Juve , ce sera un match important, mais ce ne sera pas le seul» assurait-il pour Mediaset avant le choc face à la Juventus, finalement perdu (0-1).

«Avec Milan, je veux gagner quelque chose»

«Mes débuts à San Siro ? Incroyable, je ne peux pas décrire ce que j’ai ressenti. Je n’oublierai jamais l’ovation des supporters quand j’ai quitté le terrain, c’était un rêve. Quand tu es à Milan, tu joues toujours pour gagner et le Scudetto est un de nos objectifs. On ne se met pas de pression et on n’en parle pas toujours, on reste concentré sur le travail et toujours nous essayons de donner le meilleur de nous-mêmes à chaque match» notait encore l’ancien Bordelais pour lequel tout a basculé a l’été 2023, comme le racontait hier le média frabcilien sus-mentionné.

On apprend ainsi qu’à la reprise de l’entraînement début juillet, Yacine Adli a été reçu par l’entraîneur Stefano Pioli qui lui a indiqué ne pas compter sur lui pour la saison à venir. Lors de cet entretien, le jeune Parisien apprend qu’il ne fait pas partie des plans puisque les Rossoneri vont changer de système pour jouer à trois dans l’entrejeu et que son coach ne sait pas vraiment s’il est un meneur de jeu ou un relayeur.

Pioli l’enterre puis le responsabilise

Quelques jours plus tard, le même Pioli lui réaffirme encore une fois qu’il ne fera pas partie de la tournée américaine de préparation, afin qu’il puisse trouver un autre projet. Or, à force de travail acharné, d’attitude positive et de participation à l’intégration des nouveaux arrivants comme Samuel Chukwueze ou Ruben Loftus-Cheek, pourtant son concurrent, Adli finit par inverser la tendance en sa faveur au point d’être finalement du voyage aux States. Mieux, puisqu’avant même la rencontre face à la Roma de Aouar, il est convoqué par son coach qui lui confie que « non seulement il ne partira pas mais qu’il compte sur lui dans ce rôle de « regista » (milieu devant la défense qui organise le jeu) tant apprécié en Italie ». Depuis, il enchaine les titularisations et les grosses performances au point de voir son coéquipier Olivier Giroud louer son état d’esprit et le promouvoir en tant que talent… français !

RACHID BELARBI