CAN : Les fans des Verts attendent l’étincelle avant de danser
BADYS BOUFAROUA
On est à la veille de la première rencontre de l’équipe nationale d’Algérie à la CAN -2025 et Alger ne s’agite pas. Le froid d’hiver arrivé en même temps que le match d’ouverture, semble avoir givré le public de l’EN. Lors de la qualification pour le mondial -2026, une apathie anormale avait frappé les Algériens. Dans cette continuité, à un jour du match contre le Soudan, aucun signe d’effervescence. Il n’y pas de drapeau dans les rues d’Alger, pas de chansons spécialement enregistrées pour l’occasion non plus. Seules quelques conversations de café subsistent.
Observateur privilégié de ces longues discussions : les patrons de café sont dans l’expectative. «Les échecs successifs lors des deux dernières CAN freinent l’enthousiasme des gens», explique Boualem avant d’avouer que lui aussi n’est pas serein. «Moi je suis plutôt pessimiste. Le niveau de jeu affiché par l’équipe nationale lors des derniers matchs ne me convainc pas, ils ne produisent pas de beau jeu», dira le patron de café mais d’autres souhaitent une bonne prestation des Verts. «C’est bon pour les affaires et pour le comportement des clients qui pourront débattre dans le calme et la bonne humeur».
A la maison de la presse Tahar-Djaout d’Alger, des groupes se forment et la discussion tourne autour du match contre le Soudan. Un collègue préfère garder une certaine réserve ou prudence par rapport à l’équipe nationale : «Je ne suis pas très enthousiaste». «Vu la préparation, le nombre de blessés, le manque de certitude sur le poste de gardien et au milieu de terrain, je suis inquiet», un autre en rajoute une pincée : «Si on rate le premier match, on rentre à la maison et on va compter les départs qui seront mis sur la charrette. Mais comme on a pris l’habitude et l’expérience d’une telle situation, on saura gérer pour repartir de plus belle.»
L’ambiance football était également dans un taxi. Et naturellement le chauffeur était de la partie, mais pour lui, le problème n’est pas seulement la CAN, il est ailleurs. C’est un radicaliste : «De toute façon ,on a tort sur tous les points, il faudrait qu’on gagne dans toutes les catégories, qu’on forme des joueurs et pas simplement attendre qu’ils viennent d’Europe. Comme ça s’il n’y a pas Hadj Moussa, tu as Moussa el Hadj» dit-il avec beaucoup d’humour. «Sans Youcef Belaïli, il manque un joueur de Bola comme on dit à Oran, un mec technique qui sait manier le ballon», ajoute le chauffeur de taxieur avec amertume.
En cas de victoire face au Soudan, Les Verts pourraient commencer une nouvelle page et tourner le dos provisoirement au démon du passé. A la jeunesse talentueuse de l’EN incarnée par Zorgane, Maza, Hadj Moussa, Boulbina et Berkane de faire oublier les anciens et de créer l’étincelle qui ravivera la passion ardente dans les cœurs et dans les rues du pays.
– BADYS BOUFAROUA
