À l’orée de la CAN-2025, l’Afrique du Sud ne parle plus seulement de terrain, de schémas tactiques ou d’ambitions continentales. Le pays est rattrapé par une polémique lourde de sens, née d’une conférence de presse du sélectionneur des Bafana Bafana, Hugo Broos, visé par une plainte pour propos jugés racistes et sexistes. Un séisme extra-sportif dans une nation où chaque mot lié à la couleur de peau résonne avec une histoire encore à vif. En cause, une sortie verbale du technicien belge après l’absence de son défenseur Mbekezeli Mbokazi, coupable d’avoir manqué son vol. «C’est un nouvel exemple du comportement peu professionnel de nombreux footballeurs sud-africains. C’est un garçon noir, mais il va quitter mon bureau comme un garçon blanc», a notamment dit le coach de la sélection Arc-en-Ciel.
En mêlant reproche disciplinaire et référence raciale, Broos a franchi une ligne rouge aux yeux de nombreux observateurs. De surcroît, le Belge a aussi attaqué l’agent du joueur en la présentant comme «une petite femme (…) pensant connaître le football» et lui reprochant son manque d’intelligence. L’affaire a aussitôt pris une dimension politique, poussant un parti membre de la coalition gouvernementale à saisir la Commission des droits de l’homme. La Fédération sud-africaine a tenté de désamorcer la crise, plaidant le malentendu et le contexte émotion.
